PRESSION SOCIÉTALE #3 – L’acceptation de soi
Accepter son corps… Le fameux body positive… L’acceptation de soi… Depuis quelques mois, voire de petites années, c’est une notion qui fait de plus en plus de vagues. Des livres, des films, des séries, des influenceurs mettent en avant le fait qu’il serait temps de s’accepter tel que nous sommes. Les grandes tailles comme les petites, les mensurations appartenant à la catégorie « mince » comme les plus généreuses, qu’importe la couleur de cheveux ou encore qu’ils soient raides, bouclés, indomptables, …
Et moi, cette revendication bien-pensante commence tout doucement (mais sûrement !) à me saouler !
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit !
À l’aube de mes quarante années (dans 42 mois donc on ne s’emballe pas !), je SAIS que c’est une étape de mon existence où il serait temps que je devienne sereine avec moi-même. Histoire de se débarrasser de cette charge mentale inutile. Et j’y travaille avec beaucoup d’assiduité. Cependant, ce qu’il en ressort n’est pas au goût de tout le monde.
Pour un petit exemple pour étayer mes propos…
Il y a quelques semaines, en papotant avec mes amies sur mon mode vestimentaire et sur le fait que je devrais mettre de la couleur ainsi que des vêtements plus moulants, j’ai eu une réplique qui a eu un drôle d’effet. De base, je suis une grande fan du noir car je trouve que ça me va tout simplement divinement bien. Point. Il n’y a même pas matière à discuter ! Du coup, pour répondre aux revendications amicales, j’ai sorti un truc du genre : « Je n’aime pas mon corps pour tester ce genre d’habits et j’ai fait la paix avec cet état de fait ». Et là, j’ai senti l’incompréhension de mon auditoire… Comment peut-on être en accord avec ce postulat négatif ?
Petit retour 20 ans en arrière.
Mon parcours sur l’acceptation de soi a été très compliqué. Je pars de trèèèèèèès loin. Ma mère, que j’adore, a été très tyrannique durant mon enfance et mon adolescence pour que je rentre dans les standards de l’époque. Vous savez pour les plus vieux ? Les courbes de normalité dans les carnets de santé. Avec la taille et le poids… Dès mon plus jeune âge, j’ai dû tester tous les régimes existants dans ce monde et j’ai dû pratiquer beaucoup de sport pour dépenser des calories. Le principe de balance entre les entrées et les sorties. BREF ! Le souci est que cela a complètement déréglé, voire détruit mon organisme… Et, aujourd’hui, je me retrouve avec des problématiques qui font que mon corps est sur la défensive.
Une autre époque…
Au-delà de cela, l’environnement des années de collège et de lycée en 2000-2005 a été rude. Les garçons n’étaient pas les plus tendres avec mes formes. Jusqu’à un certain point. Et que dire des filles ? Sans oublier les magazines féminins destinés aux adolescentes, qui vous martelaient le cerveau avec le fameux 90-60-90… En parcourant les pages, les modèles étaient toutes plus fines les unes que les autres. Bonjour les complexes. En résumé, aujourd’hui, je pourrais parler de grossophobie. Pourtant, je n’étais pas « grosse », en léger surpoids peut-être. Tout ça pour dire que mon regard sur ma propre chaire a mis des années à se construire. Un tuto sur l’acceptation de soi ne parviendra pas à déconstruire tous mes schémas mentaux, qui sont sûrement biaisés.
Et donc, l’acception de soi, qu’en fait-on ?
Et donc, j’en ai marre d’entendre qu’il faut s’accepter car, si nous sommes honnêtes avec nous même deux microsecondes, ce n’est pas le cas 24h/24. Il y a des périodes où tu es bien avec toi-même et d’autres où ce n’est pas du tout le cas. Alors pourquoi se mettre la pression ? Chez la gente féminine, ne l’oublions pas, certaines phases hormonales sont complexes à gérer. Entre l’émotivité, l’image que l’on se renvoie dans le miroir… Sans parler des problématiques comme la rétention d’eau, la fatigue qui marque le visage ou l’âme, ou que SAIS-JE ENCORE !!! Chacun sa merde, hein.
En conclusion…
Accepter ses jours moins ouf, accepter ses petits (ou ses gros) défauts, cela fait parti du processus. Faire la paix avec soi-même, c’est un tout et c’est une belle introduction à l’acceptation. Vous avez le droit de vous sentir mal dans vos baskets, qu’importe la raison. De vous regarder dans le reflet du miroir et vous dire qu’un bon ravalement de façade ne serait pas du luxe. D’envoyer les bien-pensants valdinguer sur les roses quand ils se permettent de vous dire que faire ci ou ça serait tellement bien pour vous. Car, finalement, si la logique de mon raisonnement se suit, eux-mêmes ne sont pas en accord avec leur être 7J/7. Et c’est un détail qu’il ne faut pas oublier.
Voilà, mon coup de gueule est passé ! Et n’hésitez pas à donner votre avis sur la question ! Suis-je la seule à être dans ce ras-le-bol ?
Article rédigé par Victorine
Retrouvez les deux premiers chapitres des pressions sociétales :