Je n’ai plus de désir ! C’est grave ?

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Ressentir et Désir

Le désir… Vaste sujet, n’est-ce pas ? Je parle notamment du désir sexuel et plus spécifiquement dans les relations suivies sur le moyen et long terme. D’autres articles, dans ce webmagazine, ont déjà abordé certains aspects de ce thème. Cependant, aujourd’hui, j’aimerais vous confier mon rapport avec ce concept. Nous allons donc commencer par la base. Le désir, mais qu’est-ce ?

Si nous prenons la définition du désir sexuel provenant du dictionnaire de la langue française Larousse, ça donne un truc du genre : “Élan physique conscient qui pousse quelqu’un à l’acte ou au plaisir sexuel”. Bien. Et si nous prenons celle issue de la philosophie : “Du latin desiderium, le désir en philosophie, désigne le mouvement qui, au-delà du besoin en tant que tel, nous porte vers une réalité que l’on se représente comme une source possible de satisfaction. Le désir se définit comme une tendance devenue consciente.” Pour moi, le désir sexuel peut être aussi bien physique que mental.

Le désir physique provoque des trucs dans ton corps. Des palpitations cardiaques. Des petites bouffées de chaleur. Des chatouillis dans le bas-ventre. Toi-même tu vois… Car oui, le désir physique ressemble à une vague qui te parcourt de part en part ! Du moins, c’est ce que je ressens lorsque le désir sexuel s’empare de mon être. Et cela provoque également de l’excitation. Pourtant, cela reste une sensation éphémère et ponctuel. Quant au désir mental, c’est d’un autre niveau. Plus profond. Plus prenant. Plus puissant. Il dépasse le versant physiologique. Ce pan se transforme et libère le fantasme, permettant de laisser son esprit divaguer au-delà de la réalité, et recrée toutes les réactions physiques sur une simple pensée. 

Alors, pourquoi écrire sur le désir ?

Et pourquoi parler de pression sociétale ? Souvent, je lis des articles portant sur le fait d’éprouver beaucoup de désir sexuel, des odes à l’hyper-appétence et l’assumer… MAIS… Qu’en est-il sur le fait de ne PAS ou PLUS en ressentir ?  

Voici le topo, que je replace un décor relativement connu par toustes : soirée entre ami(e)s/collègues/connaissances à faire le débrief sur sa vie sexuelle… Car, c’est bien l’un des sujets de prédilection des instants “papotes” comme je les appelle plus communément ! Et, dans la majorité des cas, qu’importe le statut relationnel de la personne qui papote, le mot “désir” est lâché. Bam. Comme ça. D’un côté, les célibataires qui auront tendance à mettre en avant leurs désirs et fantasmes avec les futurs dates. De l’autre, les “en couple/trouple/polyamoureux/et plus si affinités” débattront sur le fait de raviver et/ou d’entretenir le désir. C’est bon, vous avez le truc en tête ? 

Et là, toi qui écoutes avec beaucoup d’attention les échanges divers et variés, tu te dis que tu ne vis pas ou plus sur les mêmes ondes. Non pas que tu n’aies jamais ressenti de désir sexuel, loin de là, mais ce n’est jamais devenu une priorité dans ta vie. Car, à bien prendre le temps d’analyser les expériences des un(e)s et des autres papotant(e)s, tu as cette impression que c’est un élément VITAL dans une existence. Tu en conclus donc, une fois de plus, que tu te sens comme un OVNI crashé en plein milieu de ton entourage. C’est grave Docteur ?

La vraie question qu’il faut se poser n’est pas “est-ce normal ?”

MAIS plutôt “est-ce important ?”. Sans oublier le degré d’intérêt que vous allez attribuer (ou non) à cette introspection. Personnellement, lorsque j’étais bien plus jeune, à savoir au début de ma vingtaine, les hormones faisaient leur office et oui, je ressentais beaucoup de désir ! Pour tout et pour rien soit dit en passant, me faisant parfois prendre des décisions quelque peu étranges ou m’embarquant dans des histoires tout aussi cocasses qu’improbables. Aujourd’hui, je crois que j’ai dépassé un stade dans mon existence. Peut-être plus détachée, en prenant du recul sur mes sensations, sur mes émotions et sur mes ressentis. Et cela ne fait pas de moi une personne moins spontanée ou moins fun. Oui, aujourd’hui, ce que je ressens va bien au-delà du désir et me rend bien plus heureuse car ce n’est plus un état ponctuel.  

Le problème du désir, s’il y en a, est qu’il suscite des amalgames dans les relations sur le moyen et long terme. La croyance commune veut que s’il n’y a plus de désir entre deux personnes qui sont dans une relation suivie, c’est que la fin est proche… Cette conception est fort dommageable et préjudiciable car, à mon sens, la disparition du désir n’en sonne pas le glas et n’est pas définitive. Nous vivons dans une société où nous sommes martelés par le fait qu’il faut s’écouter et prendre en compte nos désirs. Alors oui, c’est bien vrai et je suis la première à le faire ! Néanmoins, ce n’est pas pour cela qu’il faut poser son cerveau sur la table de chevet. Sans oublier ce principe de surconsommation, aussi très présent dans le relationnel.

Un conseil ?

Prenez votre temps. Posez-vous, respirez un grand coup et réfléchissez. Appréciez cet instant où le désir vient poindre le bout de son nez… Ressentez pleinement chaque impression… Les picotements dans chaque membre et l’excitation monter crescendo. C’est bon, vous l’avez ? Et si vous n’en ressentez pas, ne vous sentez surtout pas coupable. C’est ainsi ! Ne vous forcez pas à être une personne que vous n’êtes pas parce que la majorité des gens qui gravitent autour de vous vivent différemment. Vous êtes “vous-même” et c’est tout ce qui compte. 😉


Retrouvez le chapitre premier des pressions sociétales :

https://leculbordedenouilles.fr/2022/02/21/tu-ne-veux-pas-denfant/

Y a-t-il réellement quelque chose à dire ? Depuis plus de 25 ans, je suis plongée dans mon propre univers. Un univers qui s’est construit au travers de nombreuses heures à lire, allongée sur mon lit, dévorant page après page des romans de tout genre. Un monde qui s’est bâti au fil des milliers de lignes écrites, que ce soit pour digresser sur mon quotidien ou lui échapper. Écrire est une partie de mon corps, de mon cœur et de mon âme. Une passion qui a su prendre son envol par le biais d’autres passions, telles que le jeu de rôle, le cinéma ou encore la lecture.

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