Passer l’automne au lit

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L’automne est là, l’humidité s’installe partout, mais aussi dans les chambres. Aujourd’hui, Le Cul bordé de Nouilles Magazine vous propose un réveil tout en douceur, tout au creux de draps soyeux, là où l’intimité est la plus moite.

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La morsure du froid m’a légèrement réveillé, une jambe égarée hors de la couette ressent la fraîcheur de cette nuit d’automne. Cette saison a bien souvent été la cruelle révélatrice de la solitude de mon corps. Je suis de ceux qui préfèrent la douceur de la chaleur animale à toute autre. Encore dans mon rêve, je me colle contre toi.

Lové sous les draps, je suis scrupuleusement tes formes, mon corps enveloppe le tien.

J’apprécie ce simple peau à peau qui me fait tant de bien. Mes pieds qui jouent maladroitement avec tes pieds, puis mon nez qui se perd dans l’odeur de tes cheveux, je te sens, te ressens, te devine et t’imagine bien plus que je ne te vois …

Et toi, tu rêves à quoi ?

À nos derniers ébats ? À la foule de mes mains sur toi ? Notre immobile proximité m’inspire une profonde et touchante tendresse, je me surprends à vouloir suspendre le temps. Une fois de plus. Je me fige, là, mes pensées s’arrêtent, « Tu… », « Je… », la fragilité de l’instant défie la langue, mes émotions n’ont subitement plus de noms, je suis juste bien. Infiniment bien.

Tu dors, alors que j’aimerais partager ce moment avec toi, ne plus être ce solitaire spectateur clandestin, te serrer un peu plus contre moi, épouser ton sein de ma main. Mais la peur retient mes gestes, la peur de tout briser, de tout chambouler.

Doucement, sournoisement, le désir m’habite pourtant. L’agréable chaleur entre nous pourrait s’attiser pour redevenir ardente fournaise. Je suspecte nos sexes d’avoir leurs propres vies, ils se connaissent, s’apprécient, se parlent, s’invitent. Il doit y avoir une sorte de distance de sécurité à respecter, sans quoi ces deux-là s’élancent inexorablement l’un vers l’autre et se retrouvent inextricablement fourrés l’un dans l’autre. Je pourrais reculer mon bassin, tenter de fuir tant qu’il est encore temps, m’intéresser à l’heure qu’il est, envisager un saut à la boulangerie, rapporter baguettes et croissants chauds, orner la table du petit déjeuner.

Hmm… plaisante perspective… toutefois… je crains qu’il ne soit déjà trop tard.

Mon sexe se renfle, se dresse, se presse contre toi. Et là, je fais quoi ? J’ose à peine susurrer de petits « Tu as envie ? » à ton oreille, que puis-je bien attendre en retour à mes suppliques nocturnes ? Je retiens mon sexe, mais mon bassin oscille quasi imperceptiblement. D’un coup de rein, d’un seul, je pourrais brusquement te fendre, t’entreprendre…

Mais déjà grandit en moi l’envie de te transporter calmement, tout en douceur, savamment, tout en lenteur, l’envie de t’embarquer au rythme d’une autre époque, oui… t’embarquer comme à bord d’un train mythique, un Orient-Express. Retourner au temps de la vapeur avec ses locomotives ruisselantes et incandescentes, humides et chaudes, organiques tant elles respirent et vibrent, qu’elles soient bêtes humaines ou icônes steampunk, elles s’ébranlent de la même manière, quittent les quais avec la même peine. Leurs pistons s’articulent un temps au ralenti, mais derrière transpire déjà toute la puissance de l’imposante mécanique.

Et après ?

Article rédigé par F.K

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L'incarnation du magazine, avec sa propre personnalité, ses propres aventures et ses propres récits. Il est libre, ouvert et souvent incorrect. Derrière lui se cache tout.e.s les rédactr.ices.eurs qui ne veulent pas donner leurs identités lors de certaines histoires. Il est la liberté d'être ce qu'on veut à jamais : Épanoui et en train de manger des pâtes !

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