Entre déficit de connaissance et organe d’insoumission, revenons sur ce qu’il faut savoir du clitoris : cette organe magique ! Pourtant connu depuis 1559, il faut attendre 1998 pour observer ses premiers schémas ! Pire encore, dans les manuels scolaires il faut attendre 2017 pour trouver une représentation du clitoris. Qu’est-ce donc que cet organe et comment expliquer cette invisibilisation ?
C’est quoi le clitoris ?
Le clitoris est un organe érectile de la vulve composé de 4 parties, mais dont une seule est visible réellement. Par sa densité en terminaison nerveuse, le clitoris est l’organe le plus sensible de l’appareil génital femelle. Sa taille varie en fonction de leurs propriétaires allant de 11 à 13 cm en moyenne. La majeure partie est non visible puisque seulement 2mm à 1cm sont visibles*
*Histoire politique du clitoris, Delphine Gardey
Chez les personnes ayant un clitoris, c’est un organe important dans l’excitation et le plaisir sexuel. Il entraîne de multiples changements lors de sa stimulation : position du col de l’utérus, acidité du vagin, lubrification, oxygénation, température. Le Clitoris n’a comme seule fonction connue que de donner du plaisir ! Sa stimulation se trouve alors privilégié dans de nombreuses relations sexuelles. Bien sûr chaque corps est différent et à son propre mode de fonctionnement ! Le clitoris ne possède pas moins de 4000 récepteurs sensoriels de chaque côté et 8 000 à son extrémité*. Ce qui en fait la partie du corps la plus innervée ! De jour comme de nuit, car les érections nocturnes existent aussi chez les propriétaires de vulves.
Le clito s’affirme depuis quelques années dans le champ visuel. Tout autant dans la recherche scientifique que dans les représentations télévisuelles, culturelles (street-art notamment). Mais également politique pour de nombreux pays ayant lancé une vaste campagne contre l’excision ! Cet organe qui est pourtant unique en son genre et également source de torture à travers la mutilation génitale. On décrypte tout ça.
* Le clitoris, petit mais puissant !
L’excision : une pratique ancestrale aux conséquences désastreuses
L’excision est une mutilation génitale. Elle consiste en une ablation rituelle du clitoris, et parfois des petites lèvres.
Si en France la loi du 4 avril 2006 (seulement) interdit l’excision, cette tradition ancestrale, inadmissible pour l’intégrité et les droits fondamentaux de leurs propriétaire, est pourtant bel et bien toujours pratiquée. On estime que près de 60 000 personnes excisées vivent actuellement en France. En 2016, les Nations unies dénombraient 200 millions d’individu à vulve ayant subi une forme de mutilation génitale. Cette pratique concerne environ 30 pays du monde et se déroule principalement en Afrique où l’on estime le nombre de victimes à 91,5 millions*.
*Female Genital Mutilation/Cutting : a global concern, UNICEF, New York, 2016
Ces mutilations sexuelles sont susceptibles d’entraîner de nombreuses conséquences sanitaires impactant négativement la vie des mutilés.es.x. Les douleurs ressenties et les traumatismes provoqués affectent leur santé sexuelle et psychologique : douleurs chroniques, risques d’infections vulvaires, urinaires, gynécologiques, complications obstétricales, risques accrus de mort du nouveau-né, répercussions psycho-traumatiques, etc. Pourquoi ces pratiques ancestrales sont-elles encore présente dans certaines régions du monde et dans certaines communautés proches de nous ?
Pour justifié cette mutilation, de nombreuses raisons sont invoquées. D’abord, l’interdiction de l’orgasme, considéré comme malsain et uniquement réservé aux propriétaire de pénis. Son également évoquées des raisons hygiéniques mais sans aucune connaissance médicale. Ou encore, des croyances anciennes et invraisemblable aujourd’hui : peur que le clitoris n’empoisonne « l’homme », l’enfant à la naissance, rituel du passage au statut de « femme ». Bien heureusement, de nombreux pays et organismes mondiaux tel que l’unicef, le plan international ou l’OMS lutte à travers les différents pays et culture pour éduquer les populations et sauver les personnes étant susceptible d’en être victimes. Mais également pour soigner et d’accompagnés les mutilés.es.x.
Le clitoris : entre revendication et éducation sexuelle
Des recherches ont été réalisées en 2021 pour découvrir avec précision à quelle zone du cerveau était connecté le clitoris. Les propriétaire de pénis ont eu droit à la même étude 16 ans plus tôt… L’étude, publiée le 20 décembre dans la revue scientifique JNeurosci, montre la localisation exacte de l’aire du cerveau activée lors d’une stimulation du clitoris. Ce travail a été réalisé en stimulant le clitoris de 20 femmes de 18 à 45 ans en bonne santé, tout en réalisant une IRM de leur cerveau.
Une activité neuronale est déclenchée dans le cortex somatosensoriel lorsqu’une partie du corps est touchée. Chaque partie du corps correspond à une aire différente du cerveau, y formant une sorte de carte corporelle. Jusqu’ici, l’endroit précis dédié aux organes génitaux femelle restait sujet à débat. Cependant, cette découverte marque une avancée dans la connaissance du plaisir des propriétaires de vulve, déjà très à la traîne. Il a fallu attendre 1998 pour connaître l’anatomie exacte du clitoris grâce à la dissection, puis à une IRM réalisée en 2005 seulement. Et l’anatomie complète n’a été représentée correctement dans un manuel scolaire français qu’en 2017. S’il n’est pas rare que la presse évoque le plaisir et le clitoris, le monde médical a longtemps ignorer cet organe, jusqu’à très récemment.
Mais aujourd’hui les propriétaires de vulve, n’hésitent plus à revendiquer leur droit à la jouissance, à une meilleure prise en charge médicale sur les questions d’ordre gynécologique, à une meilleure information et éducation. Le clito s’invite sur les murs de nos quartiers, de nos banderoles lors de manifestation : le tabou d’autrefois nous l’espérons, deviendra la normalité aujourd’hui !
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