Dans une ère où nous devons être performant dans notre vie professionnelle, sociale et sentimentale. Est-il normal de vivre une vie de couple sans sexe ?
Je ne fais pas référence à l’asexualité qui concerne les personnes ayant une absence (totale ou partielle) de désir sexuel pour autrui. Mais à la diminution jusqu’à la disparation de la sexualité dans un couple dont le désir faisait partie au début de la relation. En France, les statistiques indiquent une moyenne des rapports par semaine à 2.6% soit 2 à 3 rapports par semaine.
Cette « norme » peut créer moult confusion, entre les données, et les représentations quotidiennes qu’on nous sert, sur ce que devrait être un rapport normal et la réalité. Le désir est souvent l’une des bases dans la construction d’un couple : découvrir et apprendre le corps de l’autre, laisser vivre sa passion, développer une intimité, faire vivre et grandir son amour. Tous ces éléments rendent au couple sa particularité et sa complexité. Si au début de toute relation la passion est souvent de la partie suscitée par la nouveauté, si nos sens sont sans cesse en alerte, qu’en est-il au bout de quelques mois ou quelques années ?
Qu’est-ce qui s’éteint ou se transforme entre deux personnes pour que le sexe ne soit plus existant ?
Vivre à deux (ou plus) peut être une étape importante dans la reconnaissance d’un couple. Aussi dans son désir de continuité. Mais ça peut aussi se révéler être un véritable changement pour le désir. La création d’une nouvelle intimité quotidienne, d’un partage d’un espace commun sans espace à soi, mais aussi des charges financières peuvent étioler peu à peu le désir spontané.
Ce qui est normal.
La séduction et les papillons des premiers jours laissent place à une routine. Des journées rythmées par le travail, et les diverses obligations de l’un.e et de l’autre, l’excitation et le champ de découverte que l’autre suscitait existe moins, car il n’a plus ou peu de surprise pour nous. L’autre devient familier et l’on se rapproche parfois davantage du compagnonnage, même sans le vouloir. L’absence de sexualité peut alors s’installer si le sujet se transforme en tabou. Ou si l’on ne sait pas comment l’aborder avec sa.on partenaire sans que ce soit un sujet de discorde.
Il est important de noter que la libido n’est pas au même niveau pour chacun et que le manque ne se fait pas ressentir de la même manière.
De plus, la libido est mouvante, par exemple lorsque notre corps change, que ce soit suite à une grossesse, par effet du temps, en vieillissant ou suite à une maladie. Mais aussi lorsque nous vivons des bouleversements de vie, tels qu’une perte d’emploi ou des difficultés financières.
Dès lors qu’on a un sentiment de déséquilibre dans sa relation, il est important d’en parler d’abord avec sa.on conjoint.e. Puis si nécessaire à un.e thérapeute spécialisé.e ( ICI, vous avez le contact de Gaëlle DELERAT, sexothérapeute) qui sera apte à vous accompagner vers un nouvel équilibre à deux (ou plus). Plusieurs aspects en dehors de la routine peuvent bouleverser la sexualité. Et que ce soit par gêne ou par pudeur, il peut être difficile d’en parler. Mais n’oublions pas qu’il est aussi normal qu’un couple connaisse des baisses (ou des augmentations) de libido sur des périodes plus ou moins longue.
Il n’y a ni bonne fréquence ni bonne durée d’un rapport, tant qu’il apporte satisfaction mutuelle.
Certains couples, par contre, ne souffrent pas de la disparition du désir, car d’autres facteurs viennent nourrir la relation, en dehors du rapport charnel, la sensualité peut continuer à exister et s’épanouir à travers des caresses, des baisers, et en maintenant le contact avec le toucher et la peau de l’autre. Faire l’impasse sur la sexualité, mais pas sur la complicité, la séduction et le partage fait aussi vivre le couple.
Bien que les couples sans sexualité ne soient que très peu représentés dans notre société, ce format relationnel est tout aussi légitime qu’un autre.
En dehors de la construction sociétale et l’image inatteignable de la relation parfaite qu’on devrait tous avoir en ligne de mire, il est tout à fait possible que le sexe au profit d’une compréhension émotionnel plus forte puisse s’avérer être bien plus épanouissante pour beaucoup. Sortir des chemins préétablis pour déconstruire les idées reçus sur ce qui est normal ou non, pour construire sa propre relation idéale est un formidable moyen de trouver son équilibre. Essayer de nouvelles choses, choisir un autre chemin, ne pas être dans la comparaison, tout ceci vous permettra de trouver votre propre tempo.
L’essentiel est d’essayer d’être dans l’honnêteté et la bienveillance à son propre sujet. Continuer à se découvrir, être dans une meilleure connaissance de soi et de ses besoins, mais également de ceux de l’autre, vous permettront de vivre une relation plus épanouissante. Le sexe est une possibilité, pas une obligation, ni dans la vie, ni dans un format de relation.
Un couple avec sexe, sérieux ? OUI et RE-OUI aussi !
Article rédigé par Z.
Si vous voulez avoir l’avis d’un.e autre rédacteu.rice sur le sujet de la libido, c’est ICI !