Le contrat relationnel tacite… Ne vous en faites pas, je ne vais pas me lancer dans un cours de droit privé ! Loin de là ! Depuis quelques temps, j’ai des prises de conscience régulières sur le monde qui m’entoure. De vraies illuminations ! Peut-être la quarantaine approchante qui me fait réaliser des faits que je savais mais sur lesquels je n’avais pas mis de mots. Et les mots, c’est important afin de verbaliser concrètement notre fil de pensées.
A la base de chaque relation…
Quand deux êtres humains se rencontrent pour la première fois, cela va déclencher un processus de socialisation : un contrat relationnel tacite. Parfois extrêmement court comme lorsque cet échange est destiné à être unique. Parfois cela dure des années pour les personnes que vous côtoyez tous les jours ou plusieurs fois par semaine. Au-delà de la durée exprimée, il y a également un facteur d’intensité émotionnelle. Par exemple :
- Court et à faible intensité : un humain lambda à qui vous aurez à faire une fois dans votre existence où seule la politesse naturelle aura agrémenté votre échange, comme une hôtesse de l’air.
- Court et à forte intensité : un inconnu rencontré dans un bar, avec qui vous allez passer une soirée hors du temps mais que vous ne reverrez plus.
- Long et à faible intensité : la boulangère, chez vous allez chercher votre petite baguette de pain tous les matins et ce, depuis des années !
- Long et à forte intensité : vos proches que vous aimez profondément, qu’ils soient des membres de votre famille ou de votre cercle intime.
C’est bon, tout le monde est sur la même longueur d’onde ?
Ok, mais où veux-tu en venir ?
Très bonne question ! Et comme souvent, ma réflexion s’est mise en route après une discussion avec mes deux amies, qui a tourné autour des relations amoureuses et sexuelles dans son ensemble, mais aussi sur mes propres sentiments et leur évolution. Quand j’étais plus jeune, je suis passée par différentes phases de test. Normal me direz-vous ! Peut-être qu’un jour, je reviendrai sur cette partie de mon existence. Pour l’heure, je vais parler d’aujourd’hui.
Petite précision.
Comme vous l’avez certainement compris, je suis en couple depuis neuf ans et mariée depuis quatre, avec un homme hétéro-cis. Une relation que la société pourrait définir comme classique. Cela aurait pu être tout le contraire, mais au final, c’est cette personne avec qui j’avais envie de partager un bout de ma vie en tant que partenaire. Par contre, dans l’un des cercles que je fréquente, il y a plus de couples libres qui gravitent autour de moi. Et j’en viens donc à mon fameux contrat relationnel tacite. À deux, ce contrat est relativement simple et il y a parfois des clauses en fonction des couples. Chacun sa cuisine. Mais à trois, quatre, cinq et plus si affinités, surtout quand les parties se croisent et s’entre-croisent (sans mauvais jeu de mots), comment cela se passe-t-il ?
Un élément important d’un bon relationnel
Je ne le dirais jamais assez MAIS la communication est une capacité que tout le monde devrait développer avec assiduité car, selon ma perception, elle est la clé de toute bonne relation. Savoir communiquer n’est pas inné et cela demande, parfois, de sortir de sa zone de confort. Et dans le cadre d’un contrat relationnel tacite, il est important d’avoir formulé clairement les attentes de chaque partie, afin qu’il n’y ait pas de quiproquos.
Surtout quand les deux parties ne sont pas sur la même longueur d’onde ou pensent connaître les convictions profondes de l’autre côté… Le pire… Penser que nous savons. Or, la réalité est tout autre ! Déjà à deux, ça nous arrive de nous emmêler les pinceaux. Alors à plus… D’où l’intérêt d’ouvrir son cœur. Alors, je sais, dans la théorie, c’est bien beau… Mais dans la pratique ? Surtout lorsque la peur de perdre l’autre vient d’ajouter à l’équation ?
Bien communiquer
Il n’y a pas de méthode universelle car chaque être humain a sa part de complexité. Certains aiment s’énerver en gueulant un bon goût mais si vous prenez le temps d’écouter les mots derrière les grognements, vous pourrez y répondre. D’autres sont de vrais coffres-fort dignes des plus grandes banques suisses, et il faut trouver la clé pour déverrouiller le flot de paroles. Puis il y a celles/ceux qui déversent leurs émotions comme une longue poésie. Et il y a celles/ceux qui sont l’oreille attentive qui nous manquent de temps à autre, bien qu’il ne faille pas oublier qu’elle aussi a besoin de s’épancher donc quand cela arrive, rendez-lui la pareille.
La libération de la parole
Le contrat relationnel tacite et la communication sont deux sujets à l’ordre du jour dans les relations humaines. A l’ère du #metoo et l’apprentissage du consentement, ce sont deux points qu’il faut retenir. Lorsque vous rencontrez une nouvelle personne, gardez à l’esprit que vous avez un être de chair et de sang en face de vous, avec ses propres émotions et sa propre complexité. Vous avez le droit de ne pas accrocher avec cet être et de rester sur un masque social de courtoisie dans le grand jeu de la vie. Ce genre de situations arrive régulièrement dans le domaine professionnel. Vous avez aussi le droit d’être en désaccord et de l’exprimer. Et, un conseil, si vous voulez être écouté et non juste entendu, le ton et la formulation ont leur importance.
En conclusion…
À mon sens, et une fois de plus, j’exprime mon avis : tout peut se dire et tout peut être entendu. Avec les formes en fonction du situationnel… ou non ! Personnellement, aujourd’hui et quand quelque chose ne me plaît pas, ne me convient pas, je le formule. Aussi bien avec mes proches, les moins proches, que les inconnus. Et je vais être plus directe lorsqu’il s’agira de mon mari ou de ma mère par exemple, qu’un parfait étranger.
Néanmoins, c’est un apprentissage constant et la force de ma conviction à ne plus vouloir subir qui m’ont permis de trouver le courage de le faire. Cela a pris des années, avec des expériences foireuses comme bénéfiques, mais j’ose. Peut-être que vous penserez à moi lorsque vous vous mettrez à beugler sur un téléprospecteur qui vous vantera les avantages d’utiliser votre CPF ou que vous aurez le rôle de la victime d’un trop plein émotionnel !
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