Les corps à l’honneur en ce deuxième jour du festival Démostratif

Les corps à l'honneur jour 2 démostrtaif _ Le Cul Bordé de Nouilles

Démostratif #5 inévitables révoltes : Jour 2

Cela fait déjà deux jours que nous couvrons les inévitables révoltes du festival et ce mardi 1er juin, les œuvres que j’ai pu voir ont mis à l’honneur les corps de révolter ! Vous vous en doutez avec cette thématique; impossible pour moi de ne sélectionner qu’une seule œuvre de cette deuxième journée de Démostratif. Je fus bouleversée par un court-métrage et je savais d’ores et déjà que j’allais vous en parler. Mais c’était sans compter sur la qualité de la programmation de Démostratif ! Je n’ai donc d’autres choix; puisqu’il est impossible pour moi d’en faire un, que de vous présenter les deux œuvres qui m’ont le plus marqué hier.

Le court-métrage Les sorcières de Manon Teixeira : Immersion au c(h)œur de femmes

©Laura Sifi

Avec ces quelques minutes de pur féminin (de pur féministe même) autour de la chanson Une Sorcière comme les autres d’Anne Sylvestre, Manon Teixeira réussit haut la main le pari de porter à l’image, haut et forte, les voix de femmes qui se révèlent dans une sororité émancipatrice. Toutes différentes, toutes avec leur style, leur histoire et leur rapport au chant; les féminins se déclinent entre ce qui rallient et ce qui dissocient. Nul doute sur la pertinence de ce procédé immersif et féministe duquel se dégage la fin d’une rivalité entre femmes et le potentiel émancipatoire de la sororité. Les images parlent d’elles-mêmes, les corps se meuvent, se tordent, s’entremêlent et se fondent pour ne faire plus qu’une. Puis, intercaler à ces fabuleuses images de corps ; les voix magnifiques, diverses et pluriels de ces femmes, se synchronisent pour porter le même chant.

Les sorcières c’est une dizaine de minutes dans un chœur de femmes qui nous transporte au-delà d’une norme qui les voudrait rivales. C’est subvertir la compétition au profit de la coopération et s’en dégage alors une sensation de solidarité très palpable. Nous ne sommes que devant l’image et pourtant nous sommes en présence devant ces femmes qui par leur regard, leur larme, leur corps et leur voix ; nous partagent leurs sentiments, leurs sensations face aux si belles paroles d’Anne Sylvestre qu’elles chantent ensemble. De quoi nous rappeler qu’on est plus forte ensemble, que même différentes nous avons la possibilité de nous rallier, de nous relier les unes aux autres et de créer un monde (même le temps d’une chanson) dans lequel nos féminins ne sont plus soumis au mythe de « la féminité ».

Carte d’identité du court-métrage

Clip réalisé par Laura Sifi

montage vidéo : Chloé Simonin

montage son: Mathilde Cattez

Ni oui ni non c’est non, un spectacle jeune public autour du consentement et il était temps !

Pour Joy et Sam, l’intervention à l’école de la Madame du Consentement ne vaut absolument pas les cours sur les chasseuses et les grottes préhistoriques. Caché.e.s.x dans un grenier (en inclusif parce qu’on ne peut pas réellement discerner le genre de ces deux personnages), après avoir fait l’école buissonnière; iels vont malgré tout aborder les questions de respect, de consentement, de corps et de droit à l’image. Avec un leitmotive qui n’est autre que « mon corps c’est MON corps »; iels nous embarquent dans leurs histoire d’enfants pas si infantile que cela. Entre la dame de l’école qui fait toujours des bisous baveux sur les joues ; les copains.ines de Sam qui insistent pour qu’iel fasse « un bisou d’adulte » à une de ses camarades ou encore lorsqu’iels se prêtent au jeu de la chevalière et du prince ; les deux comédien.ne.s illustrent les notions de consentement avec beaucoup de clarté et d’imaginaire.

Ainsi, disposé en cercle autour d’un tas de vêtements; le public à l’opportunité de s’interroger sur sa propre capacité à dire non mais aussi à l’entendre, ce fameux « non ». Au fil de l’histoire, l’on nous rappelle autres autres, qu’un silence ou qu’un « peut-être » n’est pas un « oui », n’est pas consentir et que se justifier n’est pas obligatoire. Une aubaine donc, pour le jeune public, constructeurs.rices du monde de demain et qui a tant besoin, pour soi-même et pour les autres, de comprendre la notion de consentement. Je vous invite donc vivement, à aller voir ce spectacle ! Avec ou sans enfants, cette piqure de rappelle, illustré avec poésie grâce à la belle relation qui unit Sam et Joy ; fait vraiment du bien.


Carte d’identité du spectacle

Compagnie Je, Tu, Elle

conception : Lucie Borès, Mallaury Miliani, Pierre Parisot et Camille Girard

jeu : Lucies Borès et Pierre Parisot

Les prochaines dates

25 juin à Strasbourg pour l’association Cactus

le 15 novembre à 10h et 14h30 et le 16 novembre à 15h en salle Europe de Colmar

Plus d’information ici


Informations pratiques du festival Démostratif

du 31 mai au 4 juin
Sur le campus de l’Esplanade et à la Krutenau
Entièrement gratuit
Le site internetLa programmationLa billetterie

L'incarnation du magazine, avec sa propre personnalité, ses propres aventures et ses propres récits. Il est libre, ouvert et souvent incorrect. Derrière lui se cache tout.e.s les rédactr.ices.eurs qui ne veulent pas donner leurs identités lors de certaines histoires. Il est la liberté d'être ce qu'on veut à jamais : Épanoui et en train de manger des pâtes !

Leave Your Comment