Le Vaginisme, vous connaissez ?

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Aujourd’hui on va parler d’une maladie/ d’un trouble sexuel qui a été tabou pendant très longtemps et qui tend à se faire connaître à travers des publications féministes et articles, comme celui-ci. 

Pour les personnes soucieuses de valider par elles-mêmes mes propos, je vous ai proposé des liens en fin d’article sur lesquels je me suis m’appuyé·e

Commençons par nous demander ce que c’est d’un point de vue scientifique. Car pour parler d’une maladie/ d’un trouble sexuel, la pseudo-science et la psychologie de comptoir ne sont pas les bienvenues -surtout si des personnes concernées me lisent-… alors on va devoir expliquer des termes un peu complexes, mais vous ne serez pas mieux informé·e qu’ici après lecture je vous le garantis ! 

Alors c’est quoi exactement, le Vaginisme ? Un peu de vocabulaire scientifique.

Dans la majorité des cas, les professionnel·le·s de santé (médecins, gynécologues, psychologues…) répertorient ce trouble sexuel/ cette maladie comme non-organique (c’est-à-dire qu’il n’y a aucune lésion de la structure du tissu ou de l’organe. En gros : ce n’est pas une maladie physique). Le vaginisme peut être appelé vaginisme psychogène en référence au fait qu’il est considéré comme maladie psychique. 

Il est classé différemment suivant les ‘manuels de médecine’. Le CIM-10 (Classification Internationale des Maladies) le classe comme un « dysfonctionnement sexuel, non dû à un trouble ou à une maladie organique », le CIM-11 comme « trouble de pénétration sexuelle douloureuse » ou encore le CISP-2 comme une « diminution de l’accomplissement sexuel » argh ! Comment s’y retrouver ?!

Don’t worry on y arrive. 

Mais le vaginisme dans de rares cas est organique et les causes ne sont donc pas psychologiques. Il peut être causé par une infection ou un traumatisme physique… dans ce cas le CIM-10 classe cette autre maladie/ ce trouble sexuel comme une « douleur et autres affections des organes génitaux de la femme et du cycle menstruel » tout simplement (la classification est cisnormative mais bien-entendu le vaginisme peut toucher toutes les personnes qui ont un vagin pas juste les femmes cisgenres).

Mais aujourd’hui on va parler de la majorité donc du vaginisme dit ‘psychogène’. 

Mais comment on la contracte cette maladie/ ce trouble sexuel ? Est-ce que c’est douloureux ? 

« C’est une contraction musculaire prolongée ou récurrente des muscles du plancher pelvien (ceux qui entourent l’ouverture du vagin : voir le schéma ci-dessus). Cette action réflexe, involontaire et incontrôlable, empêche de façon persistante toute pénétration vaginale désirée, même par un doigt ou un tampon périodique quand le vaginisme est total. » Merci Wikipédia ! 

Pour faire simple, car chaque femme (ou toute personne possédant un vagin) est différente : la pénétration est problématique. Certain·e peuvent introduire des protections menstruelles mais ne pas pratiquer la pénétration quand d’autres ne peuvent rien introduire. Sachant que cette maladie/ ce trouble sexuel est psychologique, les raisons de son existence son propre à chacun·e donc très diverses. 

TW Viol : Par exemple, un·e survivant·e d’un viol peut contracter un vaginisme car ce crime était traumatisant et a laissé des séquelles psychologiques.

Autre exemple, dans la mini-série « Unorthodox » sur Netflix, une femme très ignorante de la sexualité et de son propre sexe -car le sujet est tabou dans sa communauté religieuse- va développer un vaginisme n’ayant jamais entendu parler de la première expérience sexuelle alors qu’elle va bientôt se marier. 

Dernier exemple, un époux parle souvent à son épouse d’avoir des enfants alors qu’elle n’est pas prête -sans pour autant le savoir car la communication est complexe-. Son épouse peut développer un vaginisme à cause de la peur/ le non-désir d’avoir un enfant ou d’accoucher. 

Ces exemples sont subjectifs et originaux, il s’applique à des cas uniques. Chaque personne atteinte de vaginisme a ses propres causes et ses propres possibilités quant à la pénétration. Dans des cas moins spécifiques, le vaginisme peut survenir quand on est angoissé·e face aux relations intimes ou très anxieuxse en général.  

Un vaginisme total signifie que l’on ne peut rien introduire (tampons, sex-toys, doigts…). 

Du coup, est-ce que c’est douloureux ? Oui. Car on se rend compte qu’il y a un problème en étant confronté·e à la douleur bien-entendu… 

crédit : @oriane_hdg

Peut-on avoir des relations sexuelles ? Est-ce que cela dur pour toujours ? 

Pas de panique, cela se soigne !

Le mieux est d’envisager une prise en charge avec un·e sexothérapeute (et on en a une dans notre équipe : son site si besoin !). Il existe aussi divers compléments à la sexothérapie comme les exercices de Kegel aussi utilisés pour l’incontinence urinaire ou encore l’utilisation de dilatateurs vaginaux. 

Pour ce qui est des relations sexuelles, cela dépend de votre situation. L’important avant-tout est de prendre conscience que la pénétration n’est qu’une pratique sexuelle parmi tant d’autres et que chaque personne à vulve/ vagin a généralement un organe réservé uniquement au plaisir, j’ai nommé : le clitoris (qui peut se stimuler sans passer par le vagin grâce à une stimulation externe). Mais il existe aussi d’autres zones érogènes à explorer/ investir : la nuque, les tétons, les cuisses, les fesses…

Toutes ces zones se stimulent à l’aide de votre/ vos partenaire(s), vous-même et des ribambelles de jouets pour adultes. Les relations sexuelles ne s’arrêtent pas aux parties génitales, vous vous souvenez de mon article sur Le Sexe Tantrique ? Il pourrait vous être utile. Il faut aussi conscientiser que le sexe n’est absolument pas indispensable ! Sauf si vous aimez vraiment, vraiment cela et c’est assez compréhensible. Ou que vous souhaitez concevoir un·e enfant naturellement, par exemple.

Pour conclure, c’est une maladie/ un trouble sexuel. Donc elle n’est en rien contractée à cause de vous !

Elle se soigne et vous n’y êtes pour rien, vous n’êtes pas responsable de votre vaginisme. Surtout en sachant que dans la plupart des cas cette maladie/ ce trouble sexuel survient à cause de notre société sexiste, LGBT+phobe et peu progressiste… N’ayez pas honte d’en parler, de témoigner et consulter -pour trouver le traitement qui vous convient le mieux-. 

Malheureusement, il existe des médecins, gynécologues, psychologues… qui ne sont pas formé·e·s -allez savoir pourquoi rhalala- sur cette maladie/ ce trouble sexuel et peuvent vous infantiliser, rejetez la faute sur vous, vous donner peu d’espoir quant à une guérison. Ça arrive, mais ne baissez pas les bras et ne vous laissez pas berner par des propos problématiques et discriminatoires. Ne restez pas non plus dans l’attente que cela disparaisse tout seul car vous avez peu d’informations, vécu une mauvaise expérience avec un·e médecin… vous méritez un traitement et la dignité qui accompagne n’importe quel·le malade.

Vous méritez de guérir et de faire entendre votre voix et votre histoire et nous ici -à la rédaction du magazine- on vous soutient du fond du cœur ! 

crédit : @oriane_hdg
Article rédigé par Niena Rodrigues-Ribeiro Bonnefoy (iel) | @__niena__

Liens utiles pour les curieuxses :

WikiHow Comment traiter un vaginisme : https://fr.wikihow.com/traiter-un-vaginisme

CIM-10 Classification vaginisme psychogène (F52.5) et vaginisme organique (N94.2) : cim-10fr_2020_actualisation_pmsi_10-04-2020.pdf (sante.fr)

Catégorie CIM-11 Trouble de pénétration sexuelle douloureuse : HeTOP

Youtube « Vaincre le vaginisme » : Vaincre le vaginisme – YouTube

Niena Rodrigues-Ribeiro Bonnefoy (iel) pour vous servir ! Étudiant·e en Licence de Psychologie/ Stagiaire en Institut de Praticien·ne en Santé Sexuelle et Sexothérapie/ Intervenant·e LGBTQIA+ en milieu scolaire et Porte-Parole pour l'association MAG Jeunes LGBT+/ Militant·e féministe pro-convergence des luttes Queer/ Rédacteur·ice pour le magazine Le Cul Bordé de Nouilles.

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