Bonjour à tous, aujourd’hui nous avons la chance de vous présenter un témoignage aussi poignant que d’utilité publique, concernant le stealthing. Malheureusement, en 2020 des choses affreuses arrivent encore au sein de notre lit alors que cet endroit devrait toujours être sacré, bienveillant et épanouissant. Parce que la connaissance est le pouvoir, on espère que la voix de cette victime arrivera à faire changer les choses.
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J’ose espérer que ce qui retiendra votre attention sera le message véhiculé et non sa forme ou les maladresses que vous aurez pu relever.
Mon histoire, c’est celle du STEALTHING.
QUÈSACO ?
En allant voir l’étymologie du mot sur Google, j’ai eu les propositions suivantes : »stealthing techniques », »stealthing astuces », »comment faire un stealthing ».
Ce qui me laisse pantoise. Parce que le stealthing ce n’est pas une nouvelle pratique un peu fun et tendance.
Le stealthing c’est quand ton partenaire d’un jour ou pour toujours retire le préservatif pendant l’acte sexuel, à ton insu.
Sans ton consentement !
Lorsque j’ai rencontré l’homme que j’estime aujourd’hui coupable d’agression, nous avons attendus d’avoir, tous les deux, envie l’un de l’autre pour faire l’amour.
La notion de consentement semblait acquise ✔️
J’ai énoncé clairement dès le début le fait que je ne prenais aucune contraception. Par choix. (Choix pour lequel une femme doit toujours se justifier soit dit en passant.) L’utilisation du préservatif est donc apparu comme évidente puisqu’au delà de l’aspect contraceptif je rappelle que le préservatif protège des maladies sexuellement transmissibles.
Cette relation à duré 3 mois.
Au bout de 3 mois, alors que nous terminions de faire l’amour, j’ai senti un liquide visqueux couler sur moi. Je vous le donne en mille : c’était du sperme. Le sien, donc.
Passé l’effet de surprise, j’ai mis une demi seconde à comprendre ce qu’il se passait. Et j’ai vu le préservatif au sol à côté du lit. L’homme s’est d’abord piètrement défendu, en disant que « olala flûte alors le préservatif avait dû glisser ». Je ne dis pas que ça ne peut pas arriver. L’échange des différents fluides peuvent rendre la chose glissante. Mais permettez-moi de douter…
Il n’a fallu que quelques secondes avant qu’il avoue ce que je savais déjà. Il avait retiré le préservatif volontairement.
PARCE QUE ÇA LE GÊNAIT. HEIN OUI QUE C’EST DÉSAGRÉABLE POUR TOI AUSSI CE MORCEAU DE PLASTIQUE ENTRE NOUS ? MAIS DIS MOI PAS QUE TU NE T’EN ES PAS RENDU COMPTE JE NE TE CROIRAIS PAS AH AH.
J’entends encore son rire moqueur qui me fait mal et ce ressenti de gêne et de honte d’avoir été dupée.
T’AS FORCÉMENT SENTI CE QUE JE FAISAIS QUAND J’AI PASSÉ MA MAIN ENTRE NOUS. AH ÇA VA C’EST PAS POUR UNE FOIS QUE TU VAS EN FAIRE TOUTE UNE HISTOIRE… MAIS ALORS AU FINAL T’AS TROUVÉ ÇA COMMENT ?
À aucun moment il n’a compris ce qui venait de se passer pour moi. Tout a été dédramatisé jusqu’à me culpabiliser. « je l’avais forcément senti ». Si vous avez déjà fait l’amour avec un partenaire, visualisez la chose… Êtes-vous focalisée non-stop sur le préservatif ? J’ose espérer que non. Parce que faire l’amour, c’est accorder toute sa confiance à l’autre.
DE TOUTE FAÇON JE TE L’AI DIT JE SUIS CLEAN. T’INQUIÈTE ON NE TOMBE PAS ENCEINTE AUSSI FACILEMENT.
Mon enfant a deux ans à présent. Je suis son seul parent. Je ne veux jamais entendre que j’ai eu cet enfant par accident. Mon enfant n’est pas un accident. C’est mon bébé surprise. Surprise aussi grande que quand j’ai vu le préservatif au sol.
Mesdames, si mon histoire est un peu la vôtre, battez-vous. Au-delà de l’agression que ça représente sur le moment, c’est à vous en tant que femme de porter le poids de la culpabilité de manière permanente.
Je me sens jugée quand les gens comprennent que mon enfant n’a pas de père. Surtout que je cumule puisque j’ai un premier enfant d’une précédente union. Je couche vraiment avec n’importe qui n’est-ce pas ?
Tu ne prenais pas la pilule ??! Et pourquoi tu n’as pas pensé à la pilule du lendemain ? Et les préservatifs tu ne connais pas ?
Vous pouvez dire ce que vous voulez, c’est toujours celle qui reste qu’on juge. Jugée par les hommes. Mais encore plus par les femmes.
Et parce que je ne voulais pas plomber l’ambiance, et que le sexe entre adultes consentants normalement c’est beau et ça fait du bien, j’ai depuis rencontré un #MMM (renseignez-vous, ils existent) qui me fait comprendre que la notion de respect, de soi-même et des autres, devrait toujours être une priorité. Et je fais confiance, à nouveau.