La Demisexualité, vous connaissez ?

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Aujourd’hui, chez Le Cul Bordé de Nouilles Magazine, nous allons parler d’une orientation sexuelle méconnue qui, face à une société incapable de dissocier l’attirance romantique ou l’affection de l’attirance sexuelle, a beaucoup de peine à être prise au sérieux et respectée.

NB : Comme beaucoup de mes articles, j’ai réécris celui-ci pour qu’il colle avec ma progression dans mon processus de déconstruction de la norme patriarcale. Et j’ai la joie de vous apprendre qu’entre-temps j’ai découvert être moi-même demisexuel·le. Merci infiniment aux personnes qui ont témoigné et qui m’ont aidé à prendre conscience de ma demisexualité ! Pleins de câlins si consentis.

Vous étiez au courant qu’il existe des orientations romantiques ? Indépendantes des orientations sexuelles ?

Saviez-vous aussi que toutes les orientations sexuelles ne représentent pas des personnes actives sexuellement (avec autrui ou elle-même) ? Saviez-vous qu’il n’existe aucune hiérarchie dans la communauté LGBTQIA+ entre les diverses orientations et identités de genre etc. ? Aujourd’hui nous déconstruirons beaucoup de clichés et idées-reçues sur la demisexualité et tenterons de la visibiliser au maximum. Nous avons d’ailleurs accordé une grande importance à la dénonciation de l’injonction à la sexualité et la dette sexuelle.

La personnes demisexuelles et se situant sur le spectre de l’Asexuel (e.g. greysexualité, fraysexualité, placiosexualité, asexualité etc.) subissent des discriminations dont nous parlerons, notamment grâce à l’interview de trois personnes concernées. Pour lutter contre la méconnaissance, la non-acceptation et la marginalisation d’orientations sexuelles appartenant à la communauté LGBTQIA+ il faut passer par la pédagogie et l’information. En vue de pleinement comprendre la demisexualité et le vécu parfois complexe des personnes s’y identifiant, j’ai proposé à Ange, Manon et Noa de répondre à quelques questions et/ou de faire un témoignage libre. Toutes ces fabuleuses personnes sont anonymes pour diverses raisons, autant sécuritaires que pratiques (les prénoms ont été modifiés par mes soins et les pronoms d’origine conservés). Il est important pour le magazine que tous les sujets soient traités le plus légitimement possible, ce pourquoi nous donnons la parole aux concerné·e·s aujourd’hui. 

Il y a encore quelques années, les personnes s’éloignant de la norme sexuelle étaient considérées comme « malades mentaux », souffrant d’un trouble psychiatrique. Ce n’est qu’en 2013, que l’Association Américaine de Psychiatrie (AAP) décide que l’Asexualité n’est plus une pathologie. Mais de nombreuxses psychologues, médecins, psychiatres et professionnel·le·s de la santé en général classent les orientations sexuelles faisant partie du spectre Asexuel comme des pathologies, encore de nos jours. Notons que dans le DSM-V (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux publié en 2013 par l’AAP) qui est un livre de référence en matière de santé mentale à l’international, l’Asexualité est tout de même présentée comme un trouble psychiatrique, officieusement. Les dysfonctions sexuelles catégorisées dans le manuel peuvent encourager à des dérives diagnostiques…

S’il existe encore des thérapies de conversion en France (update : elles ont été interdites en Janvier 2022), pourquoi n’existerait-il plus de psychologues et psychiatres considérant les orientations sur le spectre Asexuel comme des troubles psychiatriques ? 

La croyance qu’un·e individu·e est anormal·e parce qu’iel ne correspond pas aux attentes de notre société patriarcale est omniprésente. Je tiens donc à rappeler que les personnes demisexuelles ne sont pas maladives ou inadaptées, c’est la société qui doit changer pour leur rendre (accorder ?) leur juste place. De nos jours, les schémas relationnels (e.g. les couples, les relations libres, les relations polyamoureuses etc.) ne sont toujours pas envisagés comme possible sans sexualité avec autrui. Si bien que les personnes ayant une relation de couple sans relations sexuelles par exemple, peuvent faire face à des remarques discriminantes niant leur affection réciproque et leur engagement relationnel : « Mais si tu ne couches pas avec, tu ne l’aimes pas vraiment… » ou encore « Si vous ne couchez pas ensemble, vous ne formez pas un vrai couple ! » et autres bêtises dont on se passerait volontiers.

Aimer et/ ou avoir de l’affection pour quelqu’un·e et être attiré·e sexuellement par quelqu’un·e sont deux choses différentes, qui certes peuvent se compléter, mais ne font en aucun cas la paire !

Il y a une pression constante au rapport sexuel dès les premiers rendez-vous prétendument « romantiques », les premiers mois où l’on fréquente quelqu’un·e… comme si l’acte sexuel était une manière de s’engager avec l’autre et/ ou de lui prouver notre intérêt, voire notre amour/ affection. Et cette vision relationnelle biaisée, elle nous est inculquée dès nos plus jeunes âges et elle perdure tout au long de notre vie. Je remarque souvent l’injonction à la sexualité dans les médias, qui représentent le fait d’avoir une sexualité avec autrui comme une norme, un cap à passer pour devenir adulte, une étape fondamentale dans un couple/ un mariage, une obligation pour fonder une famille (la P.M.A ça existe ? L’adoption ça existe ? Et est-ce qu’une famille se limite au fait d’avoir des enfants d’ailleurs ? Non.) ou encore une manière pour les hommes cisgenres hétérosexuels d’obtenir un avantageux statut social, une bonne réputation etc. La norme sexuelle est basée sur un ensemble de discriminations (LGBTQIA+phobies, sexisme, racisme, validisme etc.), des stéréotypes négatifs et des préjugés profondément néfastes qu’il convient de déconstruire. 

Photographe : Thomas Wagner

Voici les réflexions de Ange et Manon (nos interviewé·e·s) sur cette introduction :

Ange : « Il y a une forte pression au rapport sexuel, que je me suis moi-même mis. Et j’ai été plusieurs fois dans de mauvaises postures, car je pensais que pour être accepté dans la relation, je devais me plier à cela. Mais bien évidemment je faisais automatiquement un blocage et j’ai plusieurs fois subi du dégoût ou été repoussé par certains ex à cause de ça et d’autres choses dont je n’ai pas forcément envie de parler… »

Manon : « C’est vrai qu’il y a une pression au rapport sexuel de nos jours (encore plus pour les femmes). Je l’ai plus ressentie au lycée qu’à l’université. Au lycée, j’avais ‘la chance’ d’avoir été en relation avec quelqu’un qui comprenait assez bien le sujet et qui respectait mes barrières. Cependant, il restait une part de pression qui était cachée en quelque sorte, puisqu’on n’en parlait pas face à face mais c’était plutôt dans la gestuelle. Quand j’étais avec cette personne, j’ai toujours pensé que j’étais redevable et qu’avoir des rapports sexuels était quelque chose que j’allais être obligée de faire un jour ou l’autre. Pour lui prouver que je l’aimais (heureusement on s’est séparé·e·s bien avant que ça n’arrive). D’un autre côté, pour ce qui est du flirt je ne sais pas trop. Parce que j’ai un peu de mal à discerner quand les personnes veulent être ami·e·s ou plus. Donc ce qui arrive souvent, c’est que l’autre personne et moi ne sommes pas sur la même longueur d’onde. Généralement ça se finit sur des moments gênants… Il y a aussi les gens qui ‘forcent’ (ils essaient de forcer la main que soit pour avoir des nudes ou autres, mais je ne pense pas que ma demisexualité en soit la raison, car cela arrive souvent et ça ne devrait pas être normalisé). Du coup, la période de flirt se termine assez rapidement parce que je ne veux pas de quelqu’un qui ne respecte pas mes limites. Aussi, j’ai remarqué qu’à l’université les gens et les mentalités sont différentes. Ça a été plus facile pour moi de parler de ma sexualité à la fac qu’au lycée (en même temps j’étais dans un établissement privé). »

Quelle est votre définition de la demisexualité ? Une définition qui englobe votre vécu.

Ange : « Ma définition de la demisexualité, c’est de ne pouvoir avoir des relations sexuelles qu’avec quelqu’un que l’on aime, qui est très proche de nous, en qui on a confiance. Personnellement, je sais qu’il m’est impossible d’avoir un rapport avec lea premièr·e venu·e… »

Manon : « Pour moi la demisexualité, c’est le fait de ressentir de l’attraction sexuelle qu’à partir d’un certain degré de proximité avec l’autre. Genre les plans d’un soir, c’est mort. »

Ressentez-vous plus de difficultés que les personnes sexuelles à vous engager dans des relations dites « sérieuses » ? Avez-vous subi des discriminations sur la base de votre demisexualité ? (Je sous-entends que si vous avez des difficultés, c’est à cause du regard des autres, de la non-compréhension et de la non-acceptation de votre orientation par votre entourage etc. Vous n’êtes en rien responsable de vos difficultés relationnelles).

Ange : TW Agression sexuelle/ Viol « Je ressens en effet plus de difficultés, car même pour m’engager pleinement je dois avoir confiance et réellement aimer la personne. Et ça m’a énormément bloqué. J’ai un peu parlé de discriminations dans ma première réponse, mais au moment où je bloquais, que je ne me sentais pas en confiance et que je ne voulais pas aller plus loin j’ai déjà subi des insultes ou de l’énervement. J’ai été obligé de céder une fois et même en demandant à la personne d’arrêter elle n’en a pas tenu compte. Il est vrai que les gens ne comprennent pas. »

Manon : « Généralement, j’ai du mal à passer ‘la période de flirt’. Je n’ai jamais compris comment on peut se mettre en relation en ne connaissant l’autre que depuis quelques jours. Je ne juge pas, mais j’ai personnellement besoin de plus de temps, j’ai besoin d’une connexion avec l’autre pour pouvoir me mettre en relation sérieuse et tenter toute chose sexuelle. Souvent, les gens se lassent où ne comprennent pas (sûrement dû à un manque d’informations). Je n’ai jamais subi de discrimination, car très peu de gens savent que je suis demisexuelle, j’en ai juste parlé à mes ami·e·s les plus proches. »

Que répondez-vous aux personnes (notamment Queer) qui ne considèrent pas votre orientation sexuelle comme faisant partie de la communauté LGBTQIA+ ? 

Ange : « Quand on me répond que je ne fais pas partie de la communauté LGBTQIA+ je réponds automatiquement qu’elleux non plus alors, n’en font pas partie. Car c’est une communauté d’ouverture et d’acceptation, c’est ce qui nous permet d’être vu·e·s et reconnu·e·s aux yeux des autres. Et si les genstes de cette même communauté commencent à renier d’autres orientations alors iels ne sont pas dignes d’en faire partie. » 

Manon : « Je n’avais jamais vraiment réfléchi à cette question puisque pour moi, la sexualité et la définition de celle-ci est différente selon les genstes. Puisqu’on accepte les personnes asexuelles dans la communauté LGBTQIA+ je ne vois pas pourquoi on ne peut pas accepter les personnes demisexuelles. Car en soit, l’asexualité et la demisexualité ont beaucoup en commun ! »

Pouvez-vous nous raconter la découverte de votre demisexualité ? Nous parler, si vous le souhaitez, de votre coming out.

Ange : « Je l’ai découverte grâce à mon copain un peu par hasard, en discutant de mes anciennes relations. Et c’est lui-même qui m’a dit ‘Mais tu es demisexuel’. Après, je me suis empressé d’aller vérifier sur internet ce que c’était et il est vrai que ça me correspondait parfaitement. »

Manon : « Alors j’ai découvert ma sexualité en première année de fac. Je parlais de mes soucis de cœur avec un ami (comme quoi c’était compliqué de me lancer dans des relations sérieuses) et il m’a parlé de la demisexualité. Jusqu’à ce moment, je n’avais aucune notion du monde LGBTQIA+. Au début, je ne savais pas trop si j’étais asexuelle ou demisexuelle. Et je n’ai pas fait de coming out, seuls quelques ami·e·s savent. »

 

Photographe : Thomas Wagner

Lisons désormais le témoignage libre de Noa sur sa demisexualité : 

Noa : « Depuis que j’ai commencé à entendre parler de sexe autour de moi, j’ai toujours senti·e que ça allait être compliqué en ce qui me concerne. Ça ne me donnait pas spécialement envie, mais je sentais qu’il y avait une pression par rapport à ça. Quand j’en ai parlé à la psychologue qui me suivait, elle m’a répondu que c’était normal, que j’étais encore jeune, que tout le monde a peur de sa première fois, mais que finalement ça se passe bien. L’envie n’est jamais venue. J’ai compris plusieurs choses sur moi qui ont été des pistes de réponses à cette question, entre autres. Mais ce n’est pas facile de tout démêler et j’avais besoin de comprendre. Est-ce que la sexualité ne m’attire pas parce que je suis autiste ? Que j’ai du mal avec la relation aux autres d’une façon générale ? Et que le contact physique me met mal à l’aise ? Est-ce que c’est parce que je l’imagine uniquement de manière hétéronormative/ hétérosexuelle (et dans un entourage que je suppose cisgenre) ? Ou est-ce que c’est parce que je ne suis pas bien dans mon corps et ressens de la dysphorie de genre ? Est-ce que c’est parce que le rôle que me donne la société dans la sexualité en fonction du genre ne me convient pas ? Je n’ai pas trouvé de réponse. J’ai commencé une transition, ça m’a mis·e plus à l’aise dans mon corps et ça m’a donné envie de me masturber. Et j’ai aimé ça. J’ai ressenti une forme de plaisir.

Pour autant, est-ce que j’avais envie de partager ça avec une ou plusieurs autres personnes ? Non.

J’ai commencé à fréquenter le milieu Queer et quoi qu’on puisse en dire, j’y ai senti une forte injonction à la sexualité. Je pense que c’est principalement parce que je ne me sentais pas légitime de me dire Queer sans vivre de sexualité, que j’ai fait ‘ma première fois’. Je n’ai pas ressenti de plaisir, seulement de l’anxiété et de la saturation. J’ai quand même consenti à retenter avec une autre personne et ce n’était pas mieux. J’attendais juste que le moment se termine. Après trois tentatives durant lesquelles je me suis senti·e mal, j’ai enfin arrêté. Sans forcément le revendiquer, j’ai commencé à me définir demisexuel·le. Dans le sens où je ressens du plaisir sexuel et même du désir, mais uniquement dans une circonstance : seul·e. Je n’ai pas fait de coming out parce qu’à mes yeux celui-là est plus difficile à faire dans le milieu Queer que les autres. J’ai l’impression qu’aux yeux de certaines personnes dans le milieu Queer, une personne asexuelle ou sur ce spectre est forcément réservée ou ‘coincée’. Il ne faut pas parler de cul devant elle… Et j’avoue que ça me fait peur.

Je n’avais pas envie que les gens changent d’attitude par rapport à moi.

En dehors du milieu Queer, je n’en ai pas parlé non plus parce que j’ai déjà la non-binarité et l’autisme à porter et en termes de besoins concrets, j’en ai moins concernant la demisexualité. J’aimerais qu’on arrête de sexualiser ce que je fais, qu’on arrête d’instaurer cette tension avec moi qui me met très mal à l’aise, qu’on arrête d’insinuer qu’un jour je vais me débloquer -parce que même si c’est peut-être vrai- ce n’est pas ce que j’ai envie d’entendre sur le moment. Je ne peux pas vraiment me prononcer sur le lien qu’on fait entre sexualité et relation amoureuse. Certes je vois de l’extérieur que ces deux choses sont confondues par beaucoup (l’expression ‘faire l’amour’ résume bien le problème) mais je ne le vis pas puisque je suis aromantique. L’un comme l’autre me crée plus d’anxiété et de mal être qu’autre chose. Mais j’ai une fois essayé d’être en couple avec une personne asexuelle et les gens autour disaient qu’on n’était ‘pas vraiment un couple’ parce qu’on ne s’embrassait pas et qu’on ne faisait rien au lit. C’était assez blessant, surtout venant de l’entourage. 

De la même manière qu’on peut mettre du temps à trouver une étiquette pour d’autres choses et tâtonner, je me demande si je ne préférerais pas me définir comme asexuel·le. Parce qu’au fond les étiquettes que j’utilise c’est plus pour me faire comprendre des autres. Et ce que j’ai à dire est proche de ce qu’ont à dire certaines personnes asexuelles. Iels ne veulent pas faire de sexe avec avec autrui, iels ne se reconnaissent pas dans le schéma des relations romantico-sexuelles.

Et au fond, ce que je fais seul·e dans mon lit, on s’en fout.

Ce témoignage est celui d’une personne demisexuelle qui hésite à se définir asexuelle. Et en tant que personne demisexuelle/ asexuelle, j’aimerais dire à la communauté Queer ceci : Oui, parler de sexualité et permettre que chaque personne vive sa sexualité pleinement, c’est très important.

Mais ce serait bien aussi que toustes ensemble on apprenne à faire attention à ce que le sexe ne soit pas non plus une injonction, dans nos communautés et partout ailleurs.

Et à ne pas exclure les personnes asexuelles ou qui n’ont pas le même rapport à la sexualité, de nos conversations et de nos groupes. Je pense que ce serait important d’éviter de supposer des choses sur la base de stéréotypes. Une personne asexuelle ou quelque part sur le spectre peut aimer ou non les blagues portant sur le sexe (attention aux blagues sur les organes génitaux, elles peuvent être triggers), peut ou non participer aux discussions sur la sexualité, peut ou non regarder un film mettant la sexualité en avant… Alors il faut apprendre à communiquer là-dessus de manière inclusive. »

crédit : @oriane_hdg

Le magazine et moi-même remercions les interviewé·e·s de tout cœur et espérons que cet article met en avant de la manière la plus authentique, leur orientation. Je vous ai mis à disposition une liste de définitions pour que vous puissiez comprendre certains termes parfois complexes et avoir accès à un résumé de notions essentielles :

Demisexualité : « La demisexualité est une orientation sexuelle dans laquelle un·e individu·e n’est attiré·e sexuellement que par la/ les personne(s) avec qui iel a un lien émotionnel. Comparées au reste de la population, la plupart des personnes demisexuelles ressentent rarement une attraction sexuelle, et certaines ont peu, voire aucun intérêt pour les pratiques sexuelles […]. Les personnes demisexuelles se trouvent sur le spectre asexuel, ce qui signifie qu’elles sont proches de l’asexualité, mais pas tout à fait asexuelles […]. Leur différence avec les personnes asexuelles est la possibilité de ressentir une attraction sexuelle. Seulement, cela n’arrive qu’après la formation d’un profond lien émotionnel. Les personnes demisexuelles font partie de la communauté asexuelle parce qu’iels ne ressentent d’attraction sexuelle qu’exceptionnellement. Beaucoup de personnes demisexuelles ne seront attirées que par une poignée d’individu·e·s dans toute leur vie, ou même une seule personne. » (Demisexuality Resource Center – resources for demisexuals, partners, and allies, 2015). 

Asexualité : « Une personne asexuelle ne ressent pas (ou peu) d’attirance sexuelle pour qui que ce soit. L’asexualité est une orientation sexuelle comme les autres, ce sont aux personnes asexuelles de se situer (ou non) sur le spectre de l’asexualité. La sexualité est fluide et peut changer, mais chacun·e est libre de s’auto-déterminer et de nommer sa sexualité à n’importe quel âge. L’asexualité est une orientation sexuelle en tant que telle, tout comme l’homosexualité, la bisexualité, l’hétérosexualité et la pansexualité. L’asexualité n’a pas à être « diagnostiquée », « changée » ou « guérie », ce n’est pas une pathologie. Les personnes asexuelles, comme les personnes de toutes les autres orientations sexuelles, peuvent vivre des vies heureuses et épanouies. » (AVA – Association pour la Visibilité Asexuelle)   

Spectre de l’Asexualité : « L’asexualité n’est pas un ressenti uniforme, elle se décline sous de nombreuses nuances et, si vous parlez à plusieurs personnes asexuelles, elles ne décrivent pas leur asexualité de la même manière. De plus, l’asexualité existe sur un spectre. On parle du spectre de l’asexualité, qui inclut des personnes pouvant ressentir de l’attirance sexuelle dans des conditions très spécifiques. Il existe de nombreuses déclinaisons de la grey-sexualité. » (AVA – Association pour le Visibilité Asexuelle)

Grey-sexualité : « La grey-sexualité est une orientation sexuelle qui se trouve à mi-chemin entre l’Asexualité et la Non-Asexualité (représente les personnes dites « sexuelles »). Elle peut être définie comme le fait de ressentir une attirance de façon rare, vague, ou faible. » Certaines personnes demisexuelles s’identifient comme grey-sexuelles, car la grey-sexualité est un parapluie regroupant beaucoup d’orientations sexuelles non-asexuelles et non-sexuelles. (Merci @lgbt-france sur l’application Amino pour ses éclaircissements). 

Queer : « Mot anglais signifiant « étrange », « peu commun », « bizarre » ou « tordu ». Il est utilisé pour désigner l’ensemble des minorités sexuelles et de genres : personnes ayant une sexualité ou une identité de genre différentes de l’hétérosexualité ou la cisidentité. » (Merci Wikipédia !). Et je vais rajouter que l’on peut se désigner comme « Queer » si on a une/ des orientation(s) relationnelle(s) et/ ou romantique(s) différentes de la norme monoamoureuse et hétéroromantique/ romantique. Ne les oublions pas ! 

J’espère que cet article vous aura appris de nouvelles choses, vous permettra de vous déconstruire et d’apporter à votre échelle de la visibilité aux personnes demisexuelles. L’article est principalement centré sur les témoignages des concerné·e·s. Je vous prie donc d’y porter grande attention, de respecter leurs expériences de vie, leurs vécus, leurs potentiels traumatismes et de ne pas remettre en question leur orientation et leurs ressentis. Si vous avez les moindres questions : n’hésitez pas ! Ma messagerie privée Instagram est à votre disposition. 

Article rédigé par Niena Rodrigues-Ribeiro Bonnefoy (iel) | @__niena__

Niena Rodrigues-Ribeiro Bonnefoy (iel) pour vous servir ! Étudiant·e en Licence de Psychologie/ Stagiaire en Institut de Praticien·ne en Santé Sexuelle et Sexothérapie/ Intervenant·e LGBTQIA+ en milieu scolaire et Porte-Parole pour l'association MAG Jeunes LGBT+/ Militant·e féministe pro-convergence des luttes Queer/ Rédacteur·ice pour le magazine Le Cul Bordé de Nouilles.

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