En 28 ans, j’ai vécu des échecs plus d’une fois. Surement moins de fois que j’aurais dû malheureusement.
Pourquoi « Malheureusement » ? Parce que c’est grâce aux erreurs qu’on apprend et qu’on avance. Et j’aurais avancé bien plus vite si je m’étais plus souvent jetée à l’eau plutôt que d’entreprendre la politique de l’autruche.
J’ai peur de l’échec, et j’ai passé le plus clair de mon temps à entreprendre des choses que je n’ai jamais finies. Arrêter avant de voir un résultat, partir bien avant la fin d’une soirée, aller se coucher, ou tout gâcher avant de voir où les choses me menaient.
La peur de tomber, de se prendre un mur et de ne pas savoir comment s’en relever. Abandonner avant d’être abandonnée.
Fuir avant même d’essayer d’affronter.
Prendre la décision d’arrêter un projet est toujours plus facile que de constater que c’est lui qui vous arrête. Que vous avez raté, et que par un raccourci idiot vous vous dites que c’est vous la ratée.
Mais voilà grande nouvelle : Ce n’est pas vous le/la raté.e. C’est juste votre acte qui a raté. Alors face à l’échec deux solutions :
– Se morfondre sur son sort, se dire qu’on est une merde qui ne réussira jamais rien, dormir des journées entières pour fuir la réalité, attendre que quelque chose se passe et reporter la faute sur les autres en général.
ou
– Apprendre la leçon qui vous est offerte. Pourquoi ça a raté ? Où est-ce que j’ai mal fait, où est-ce que ça m’emmène maintenant ? Comprendre, digérer, se remettre sainement en question, avancer et faire quelque chose. Rien n’arrive seul dans la vie. Si vous ne faites rien, personne ne le fera pour vous. Personne n’est à votre place ni dans votre tête.
Aller de l’avant est un acte compliqué quand on est face à son échec. Il demande de l’effort et du courage. Il demande de se pardonner d’avoir foiré, de s’aimer encore soi-même, et plus fort, d’avoir de la compassion envers soi, de rester son meilleur ami, et se parler avec bienveillance. Ça demande aussi de communiquer avec les autres son chagrin, ses peurs, sa colère. On a souvent honte de son échec on le dissimule sous de belles apparences, un sourire triste qui en dit si long. Mais un échec ça se partage, une leçon ça se transmet, et mieux encore peut être que vos proches ont vécu le même et peuvent vous rassurer : Non rien n’est pas perdu, il y en aura d’autre, continuez d’avancer, la route est longue ce n’est pas le moment de s’arrêter.
« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.»
Cette phrase de Nelson Mandela devrait résonner en nous à chaque fois qu’on perd pied. Qu’on est sous le choc de nos propres défaites, qu’on se fait mettre au tapis par Madame La Vie qui sait bien nous rappeler par où on doit passer ! Mais la vie est une succession de haut et de bas, il s’agirait de le comprendre, de l’accepter et d’en apprécier tous les aspects.
Ce qui me paraissait insurmontable émotionnellement à 18 ans me fait sourire 10 ans après.
Tout ce qui me faisait peur et me rendait triste en 2009 à des airs de débutant. Et c’est rassurant de se voir évoluer face aux situations.
Il y a dans la reconstruction de soi après une destruction, une joie unique, un renouveau, une adrénaline particulière, la possibilité de recommencer en mieux. Avec nos nouvelles leçons, un nouveau nous qui a évolué et un nouveau savoir qui a été intégré. C’est comme un Nouvel An, mais sans bonnes résolutions, plutôt une bonne évolution. Il n’y a plus qu’à mettre en pratique et aller plus haut. « Vers l’infini et l’au-delà » pour citer le grand Buzz L’éclair.
Nos proches sont d’une grande aide dans nos échecs. Mais encore une fois vous serez le seul à pouvoir décider de faire quelque chose de ce que vous avez raté.
Se planter quelle chance ! Apprendre quel luxe ! Comprendre quelle sagesse ! Évoluer quelle grandeur !
Jusque-là je détestais l’échec. Mais je crois que ça y est je crois que je commence doucement à ne plus avoir peur de lui. Je lui dis merci d’exister. J’ai moins peur d’entreprendre des choses et j’ai hâte de voir ce que je finirais en premier. Quel sera le prochain projet que je mènerais à terme ? Celui dont je pourrais dire » Cette fois, je n’ai pas lâché «
Dédicace a tous les échecs qui ont fait qui je suis aujourd’hui, Merci !