La prostate c’est tabou… Pas bien…
L’idée de cet article m’est venue lors d’un déjeuner. 5 hommes autour de la table, forcément l’échange vire rapidement sur le sujet chéri de tous, le sexe. Plusieurs pratiques sont abordées, et là, excès de confiance ou émoustillement, je balance le pavé dans la mare.
« Personnellement, j’adore la stimulation prostatique… »
Blackout, je sens tous les regards se porter sur moi. D’abord décontenancés, ces chers messieurs se hasardent à quelques questions. Et suivent les remarques habituelles… Lesquelles ?
« Attends t’es sérieux ? Tu te fais titiller la porte arrière ? »
« Ah moi je ne peux pas, je ne suis pas gay… »
On se regarde presque gêné… Aurais-je dû me taire ? Même dans le cadre d’un échange sur d’autres pratiques plus « conventionnelles » ???? Les normes, les cadres, décidément, sont tenaces.
Sur 5 hétéros, deux seulement connaissaient la pratique et de facto l’adoraient… Pour les autres ; aucune connaissance sur le sujet. Quand on dit que l’inconnu fait peur… On est à un doigt du drame. (Un doigt, t’as compris ?)
Mais la stimulation prostatique c’est quoi ?
Si vous vous souvenez de la scène culte entre E.T et Elliot mettant en contact le bout de leurs doigts (non non les doigts de la main), avec flashs lumineux et son THX… Eh bien c’est du même ordre. Oui oui, c’est vraiment l’extase. Au-delà de la nouveauté, c’est une avalanche de sensations qui déboule sans prévenir.
À la recherche de la prostate perdue :
Mais avant tout cela, il faut trouver la prostate sue nommée.
Je ne suis pas sexologue, mais je vais tenter de vous faire un petit guide pour les nuls de la prostate.
Première étape, le dialogue. En effet, il est primordial de communiquer avec son/sa partenaire. La communication permettra de faciliter les choses.
Oui, un homme (hétéro de surcroit) de la société actuelle a forcément du mal à lâcher prise. Oui c’est aberrant, mais la réalité à laquelle nous sommes confrontés, celle qui s’est installée depuis tellement longtemps. L’analyse de la donnée : Tu vas être pénétré et non tu pénètres. Cette pensée résume à elle seule le conflit interne qui peut empêcher de passer le cap. Le cliché du mec de base… Non Femme tu ne me pénétreras point…
Conseil hygiène :
Des mains propres et des ongles sans bord saillant semblent indispensable pour ne pas créer de lésions.
Facilement accessible (nous préconisons néanmoins l’usage de lubrifiant), il suffit d’introduire un doigt pour l’atteindre. Oui juste un doigt pour une première. On relève les jambes, on se détend, on regarde, mais on ne pousse surtout pas. Et bien entendu, si ça ne va pas, vous pouvez toujours stopper l’expérience et réitérer une autre fois.
Proche de la vessie, sa consistance est molle. De petites pressions avec l’index, sensuelles et pas bourrins, permettront des contractions du périnée, de l’anus et enfin la stimulation prostatique, ouvrant la porte à des sensations inconnues jusqu’alors. Oui inconnues, un véritable Feu d’artifesses. La perte de contrôle est réelle. On s’abandonne aux doigts de l’autre. On a chaud, froid, on sourit bêtement.
Et ensuite ?
Vous l’aurez compris avec l’exemple de départ, cette pratique reste taboue et inconnue pour de nombreux hommes. Cette pratique renvoie aux vieux clichés sociétaux, homosexualité, dominance. À un tel point que lors des déjeuners suivants, le sujet n’a même plus été abordé.
Pour beaucoup, la pénétration reste l’apanage des hommes, un acte de dominance. L’image d’homme gérant absolument tout, comme si un pénis était déterminant… Ça se saurait, hein !
Pour ma part, ce fut une sensation nouvelle, riche, équivalente à un orgasme féminin… Je me souviens encore quitter la chambre de celle qui m’a changé, léger, avec un sourire goguenard… Cette dernière m’avait confirmé qu’effectivement on pouvait comparer ce plaisir à l’orgasme féminin… Moralité, faisons de notre mieux pour que tout le monde soit comblé.
La libération sexuelle est une réalité, une nécessité ! Alors, ne restons pas ancrés dans vos anciennes croyances. Un sujet qui nous concerne au quotidien.
Tout est une question de lâcher–prise et d’ouverture. Mesdames, messieurs qu’en est-il de vous ?
A tout ceux qui hésitent, lancez-vous au moins une fois. Ma compagne ne veut pas le pratiquer, mais je l’ai pratiqué par le passé : c’est un plaisir différent, incomparable qui amène une jouissance intense.