Vous vous souvenez de mon précédent article-témoignage, sur des hommes cisgenres survivants de violences sexuelles perpétrées par des femmes cisgenres ? Si non, il est disponible : https://leculbordedenouilles.fr/2022/03/28/homme-survivants-violences-sexuelles-perpetrees-par-femme-ca-existe/ et je vous invite vivement à le lire ou le relire. Surtout la 1ère partie expliquant que ces derniers sont une menace pour le statu quo ainsi que des victimes de violences sexuelles contre-stéréotypées. Pourquoi ? Il y a quelques mois, j’ai rendu mon T.E.R.L (Travaux d’Études Recherches Licence) que je nommerai modestement « mini-mémoire ». Aujourd’hui, je vous en propose une version.
Ce qui signifie qu’on va reparler de victimes contre-stéréotypées avec des sources et une courte recherche scientifique, réalisée par mes collègues d’université et moi-même (sous la direction d’un·e brillant·e chercheur·se). Mais trêve de bavardages ! Six mois de travail n’avaient pas pour unique motivation l’obtention d’une Licence vous vous en doutez bien… mon travail universitaire est politisé, politisé féminisme pro-convergence des luttes Queer notamment. Ce pourquoi quand maon professeur·e nous a demandé de réaliser un mémoire avec une population victime de viols contre-stéréotypés, nous avons immédiatement pensé aux travailleur·se·s du sexe.
L’an dernier, quatre travailleuses du sexe ont été assassinées en France…
Je sens que ça ne va pas plaire aux SWERFs (Sex Worker-Exclusionary Radical « « Feminist » ») mais quand une occasion se présente pour montrer que leur abolitionnisme* ne fait que soutenir voire pérenniser directement la société patriarcale et donc le sexisme qu’iels subissent iels-mêmes, je réponds présent·e et le magazine aussi. Les fachos, les droitard·e·s, les apolitiques, les cis-het-monoamoureuxse-monogame-valide-bourgeois·e… et j’en passe, vont s’étouffer s’iels passent sur cet article et ce ne sera pas une grande perte, contrairement aux quatre travailleuses du sexe assassinées l’an dernier (Jasmine, 2021).
On entre dans le vif-du-sujet brutalement et je m’en excuse, mais avec une telle thématique je ne comptais pas prendre des pincettes (don’t worry avant le début de mon mémoire sont indiqués les principaux triggers warning). Vous l’aurez compris, j’ai décidé de vous partager un travail universitaire ayant pour visée la déstigmatisation de l’étiquette de « pute » et du travail sexuel, la reconnaissance des viols que peuvent subir les travailleur·euse·s du sexe (pendant l’exercice de leur profession ou non), la compréhension du mythe du viol et des stéréotypes qui l’accompagnent (e.g. de la victime ou de l’agresseur·e), l’introduction à la Théorie de la Justification du Système (T.J.S), pléthore de preuves sur la catastrophique « prise en charge » des plaintes pour viols (pire quand ce sont des travailleur·euse·s du sexe qui sont victimes) et la validation de nos hypothèses suivantes : les travailleuses du sexe sont davantage blâmées** que les non-travailleuses du sexe, lorsqu’elles sont victimes de viol ; les victimes de viols (travailleuses du sexe ou non) sont davantage blâmées par les hommes que par les femmes ; les travailleuses du sexe sont davantage blâmées par les hommes que les non-travailleuses du sexe, lorsqu’elles sont victimes de viol.
* abolitionnisme : courant de pensée putophobe visant à l’abolition du travail sexuel.
** blâmer : former un jugement moral défavorable sur quelqu’un·e, rejeter la faute sur quelqu’un·e, réprimander quelqu’un·e, responsabiliser une victime de…
Faites un don au STRASS (Syndicat du Travail Sexuel) et obtenez mon mémoire !
Sachez que vous avez toustes la possibilité de TÉLÉCHARGER mon travail universitaire (il donne accès aux Annexes dans lesquelles les scénarios de viols fictifs s’y trouvent). Pour télécharger mon mini-mémoire de Licence, faites un don au STRASS (Syndicat du Travail Sexuel) : https://www.helloasso.com/associations/syndicat-du-travail-sexuel-strass/formulaires/1 et envoyez-moi une capture d’écran une fois ce dernier fait à cette adresse mail : nrbonnefoy@gmail.com. Je vous enverrai mon mini-mémoire entièrement en PDF, en vous répondant.
D’ailleurs, si vous ne souhaitez pas tout lire (l’article est long) mais retenir tout de même le principal, je vous invite à consulter l’Introduction et éventuellement la Discussion uniquement. Sachant que l’Introduction pose le cadre et explique l’émergence des hypothèses. Donc si vous ne vous sentez pas de tout lire ou que le simple fait que l’annonce de nos hypothèses validées vous suffit : lisez juste l’Introduction au minimum chèr·e·s lecteur·ices. Pour les autres, une belle table des matières vous attend !
Enfin, je tiens à préciser que mon mémoire a subi des contraintes de la part de maon enseignant·e et mes collègues, de niveau universitaire, d’un point de vue pratique. Ainsi, comme explicitez dans la Discussion, ce mémoire ne prend pas en compte la cisidentité ou la transidentité des participant·e·s, reste binaire (exclusion des personnes non-binaires) et se centre sur les travailleuSEs du sexe uniquement.
Je vous souhaite une bonne lecture ! Et faites un don (même 1 € cela aide grandement) !
Viol et travailleuses du sexe : Théorie de la Justification du Système (T.J.S) et blâme de la victime de viol.
Mémoire T.E.R.L (Travaux d’Études Recherches Licence).
Table des matières :
I- Avant-propos.
II- Introduction.
III- Méthode.
A- Participant·e·s.
B- Matériel.
C- Procédure.
IV- Résultats.
V- Discussion.
VI- Références.
VII- Annexes ***
A- Résultats – documents complémentaires.
B- Message de participation (diffusion sur les réseaux sociaux).
C- Note d’information et formulaire de consentement.
D- Debriefing.
E- Données pour le matériel – scénarios fictifs de viol.
F- Questionnaire socio-démographique.
G- Consignes.
*** Accessible uniquement si vous faites un don au STRASS (Syndicat du Travail Sexuel).
TW : Ce mémoire comprend un grand nombre de triggers. Voici les principaux : Violences sexistes et sexuelles dont Viols/ Putophobie/ Sexisme/ Transphobie/ Transmisogynie/ Féminicides…
I- Avant-propos
« C’est forcément logique qu’une pute ce fasse blâmé… Quand tu vends ton cul, tu vas pas chez des inconnues et tu gardes toujours un spray au poivre sur toi »
– Commentaire d’un·e participant·e.
Les travailleur·euse·s du sexe victimes de viol sont des menaces au statu quo.
Avec mes collègues, nous avons décidé de travailler sur l’influence de la profession d’une victime de viol sur le niveau de blâme des participant·e·s, en fonction de leur genre. Nous avons répondu à des hypothèses que nous avons validées par la suite : Les travailleuses du sexe sont-elles davantage blâmées que les non-travailleuses du sexe ? Les participants blâment-ils davantage les victimes de viol (travailleuses du sexe ou mère au foyer) que les participantEs ? Les éléments théoriques de cette étude contenaient la profession de la victime (travailleuse du sexe ou non-travailleuse du sexe), le blâme de la victime de viol et la Théorie de la Justification du Système (T.J.S).
Pour mettre en place notre recherche, nous nous sommes appuyé·e·s sur diverses études (notamment Pauw & Brener, 2003 ; Platt et al., 2018 ; Dellinger Page, 2010) témoignant de la mauvaise prise en charge des plaintes pour violences sexuelles par les autorités compétentes. Notons que Sprankle et al. (2017), remarquent une hausse du blâme et une réduction de l’empathie, lorsqu’une travailleuse du sexe est victime de viol face à des non-travailleuses du sexe. Le manque d’empathie, le refus de prendre la plainte, la banalisation et la responsabilisation des faits sont attribués à une forte adhésion au mythe du viol (fausses croyances concernant les violences sexuelles dans Sprankle et al., 2017). Le mythe du viol contenant des stéréotypes sur les violences sexuelles selon Litam (2019), nous avons investigué le stéréotype de la victime de viol et de l’agresseur·e. Enfin, pour respecter la thématique de la T.J.S imposée par notre enseignement, nous avons considéré les travailleuses du sexe victime de viol comme une menace au statu quo*. En effet, selon Jost & Hunyady (2005), les individu·e·s ont tendance à justifier et à rationaliser les choses telles qu’elles sont pour qu’ainsi les situations sociales, économiques ou encore politiques mises en place semblent plus justes et légitimes. Notons que des facteurs situationnels motiveraient les individu·e·s à justifier le système telle qu’une travailleuse du sexe victime de viol. Nous avons répondu à la problématique suivante : Les travailleuses du sexe sont-elles davantage blâmées par les hommes que les non-travailleuses du sexe, lorsqu’elles sont victimes de viol ?
* statu quo : état actuel, situation actuelle, système en place… dans ce travail universitaire on parlera donc de notre société patriarcale.
II- Introduction
« Même lorsque nous sommes victimes de violences, nous sommes toujours coupables. »
– STRASS (Syndicat du Travail Sexuel)
« Même lorsque nous sommes victimes de violences, nous sommes toujours coupables. » publiaient les travailleur·euse·s du sexe du STRASS (Syndicat du Travail Sexuel) le 25 juin dernier – à l’occasion de la Marche contre les Féminicides de Paris – faisant état de la banalisation des violences sexistes et sexuelles qu’iels subissent aussi et du silence du gouvernement face à leur détresse. Leur inquiétude et indignation sont légitimées par la plate-forme de signalement des violences putophobes nommée « Jasmine ». Cette plate-forme recense 11% de signalements classés comme « très dangereux » et décompte 4 femmes travailleuses du sexe assassinées (Jasmine, 2021).
Ces violences sont directement liées à la criminalisation partielle du travail sexuel en France.
En Nouvelle-Zélande où le travail du sexe est dépénalisé, bon nombre de preuves telles que le meilleur pouvoir de négociation avec les client·e·s ou encore l’accès à la justice, suggèrent que les travailleur·euse·s du sexe sont moins exposé·e·s à des risques, induits notamment par l’isolement des réseaux de soutien (Platt et al., 2018). Notons que la répression policière suite à la règlementation du travail sexuel entraîne une plus forte marginalisation déjà existante, des travailleur·euse·s du sexe.
En France, c’est l’achat de services sexuels qui est prohibé, définit comme « le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir des relations de nature sexuelle d’une personne qui se livre à la prostitution, y compris de façon occasionnelle, en échange d’une rémunération, d’une promesse de rémunération, de la fourniture d’un avantage en nature ou de la promesse d’un tel avantage » de l’art. 611-1 du Code pénal (STRASS, 2016). La criminalisation partielle du travail sexuel marque les travailleur·euse·s du sexe de l’étiquette de « pute », les forçant à vivre avec un stigmate de personne « déviante/ anormale » quotidiennement (Comte, 2010).
Mais qu’est-ce qu’un stigmate ?
C’est un attribut qui engendre un discrédit sur la personne porteuse, perçue par ses concitoyen·ne·s comme ‘pas tout-à-fait humaine’ (Goffman, cité dans Comte, 2010). La stigmatisation du travail sexuel est la cause de nombreuses violences et parfois, certain·e·s travailleur·euse·s du sexe décident de porter plainte auprès des autorités compétentes. Mais le stigmate qu’iels portent les discrédite d’emblée. Sprankle et al. (2017), remarque par ailleurs une hausse du blâme et une réduction de l’empathie, lorsqu’une travailleuse du sexe est victime de viol face à une non-travailleuse du sexe. Iels font aussi remarquer que ce constat était d’actualité dans l’étude de Gilmartin-Lena (1988) et laissait des étudiant·e·s confus·e·s quant à la possibilité qu’un·e travailleur·euse du sexe puisse être violé·e.
De plus, bon nombre études qualitatives constatent que les forces de l’ordre échouent dans la prise en charge des plaintes pour violences sexuelles des travailleur·euse·s du sexe – notamment à cause d’idées reçues et de préjugés sur la nature d’une « vraie » violence sexuelle et une vision biaisée de la notion de consentement – (Pauw & Brener, 2003 ; Platt et al., 2018). Dans l’étude de Dellinger Page (2010), 43,7% des policièr·e·s interrogé·e·s à l’EVC (Echelle originale de Crédibilité des Victimes) pensaient qu’il était improbable (29,6%) voire très improbable (14,1%) qu’une travailleuse du sexe puisse être violée. Nous apprenons que les plaintes de ces professionnel·le·s ne sont pas prises au sérieux (Pauw & Lorenbrener, 2003) et que signaler des violences sexuelles revient à subir une « double-peine » tel que le jugement moral et le classement sans suite (Platt et al., 2018).
La littérature scientifique française méprise les travailleur·euse·s du sexe !
Notons que la majorité de la littérature scientifique sur la thématique des violences sexuelles à l’encontre des travailleur·euse·s du sexe étant étrangère, il est absolument nécessaire de s’intéresser aux conditions d’existence des travailleur·euse·s du sexe en France. Une étude encourageant la déstigmatisation du travail sexuel à travers un positionnement idéologique bienveillant et non-abolitionniste permettrait un changement des mentalités face au travail sexuel. Selon Pauw & Lorenbrener (2003), la « réhabilitation » des travailleur·euse·s du sexe – souvent menée par des groupes religieux – n’est pas efficace pour lutter contre les violences qu’iels subissent. En revanche, un programme sans jugement et approprié aux besoins des travailleur·euse·s du sexe (e.g. distribution de préservatifs, éducation sur la transmission des IST, groupe de parole…) est plus adapté.
Nous nous demanderons alors si les travailleuses du sexe sont davantage blâmées par les hommes que les non-travailleuses du sexe, lorsqu’elles sont victimes de viol.
Pour répondre en partie à cette question de recherche, il faut introduire le contexte théorique propre à la Théorie de la Justification du Système (T.J.S). Selon Jost & Hunyady (2005), les individu·e·s ont tendance à justifier et à rationaliser les choses telles qu’elles sont pour qu’ainsi les situations sociales, économique ou encore politiques mises en place semblent plus justes et légitimes. De ce fait en situation de menace du système, nous avons tendance à défendre ce dernier en le rationnalisant et en le justifiant par le biais de différents moyens, comme décrédibiliser les informations à la menace (Bonnot & Verniers, 2017). Au regard du travail de ces chercheuses, l’adhésion au mythe du viol et l’utilisation des stéréotypes sur les violences sexuelles, sont donc des outils permettant le maintien des arrangements sociaux inégalitaires. Si l’on considère les travailleur·euse·s du sexe comme une menace pour le statu quo. En effet, iels seraient une menace au mariage et à la famille traditionnelle nucléaire notamment (Weitzer cité.e dans Comte, 2010), qui permettent la pérennité de notre société patriarcale.
Mais qu’est-ce que le mythe du viol ?
En quoi engendre-t-il plus de blâme pour les travailleur·euse·s du sexe ?
C’est un ensemble de croyances fausses concernant les violences sexuelles (Burt, cité dans Sprankle et al., 2017). Elles peuvent être culturelles, contenir des stéréotypes (e.g. de la victime) et des préjugés sur ces violences (Litam, 2019). Le blâme des victimes de viol est donc une des nombreuses conséquences de la croyance au mythe du viol et de la justification du système, mais il existe aussi les excuses du crime commis par l’agresseur·e et donc la minimisation de la violence sexuelle. Actuellement, notre société est régie par des normes patriarcales qui stigmatisent le moindre écart de celles-ci. Depuis les années 60 et la fin de l’injonction de virginité avant le mariage, les personnes perçues comme femme doivent inscrire leur sexualité dans une relation romantico-sexuelle traditionnelle, hétéronormative, en pratiquant uniquement le sexe vanille dit ‘conventionnel’ et ne doivent pas avoir fréquenté « trop » d’hommes avant la rencontre de leur conjoint (Bozon, 2012). De plus, selon Comte (2010), l’expérience sexuelle chez les personnes perçues comme femme doit impliquer obligatoirement du romantisme.
Les services sexuels proposés par les travailleur·euse·s du sexe vont donc à l’encontre de la volonté patriarcale de contrôler les corps des personnes pouvant enfanter (Comte, 2010).
Il existe un lien évident entre la justification du système et les travailleur·euse·s du sexe victimes de viol. Et il convient de l’investiguer. En effet, selon Bonnot & Verniers (2020), il existe encore peu d’études qui manipulent les coutumes et les normes. Et elles accordent une importance à l’analyse des types de menaces spécifiques, entraînant un processus de légitimation du système en place.
De telles études permettraient de comprendre les conséquences qu’elles produisent et de trouver des solutions pour y remédier et éviter le maintien des inégalités sociales. Les travailleur·euse·s du sexe victime de viol dénonçant un·e agresseur·e sexuel/ violeur·euse, que ce soit auprès d’autorités juridiques ou sous forme de call-out dans les médias, représentent une menace pour le statu quo. L’utilisation de stéréotypes de la victime de viol (et de l’agresseur·e) permet donc le blâme de la travailleur·euse du sexe comme une réponse à la menace de ce·tte dernièr·e (Stalh et al., 2010).
Les travailleur·euse·s du sexe ne sont pas des « victimes idéales » !
Selon Randall (2010), il existe des « victimes idéales », catégorie à laquelle les travailleur·euse·s du sexe n’appartiennent pas, car leur consentement est censé être continu. Iels existeraient uniquement pour être accessibles sexuellement aux hommes. Notons que Sprankle et al. (2017) s’intéresse à la profession des victimes de viol comme variable indépendante (e.g. assistante sociale vs travailleuse du sexe). Au regard de tous ces éléments théoriques, nous postulons que les travailleuses du sexe seront davantage blâmées que les non-travailleuses du sexe (mère au foyer) peu importe le genre du/ de la participant·e.
Nous postulons aussi que les participants blâmeront davantage les victimes de viol que les participantEs, peu importe la profession de la victime (travailleuse du sexe ou mère au foyer). Dans l’étude de Hammond et al. (2011), les participants attribuent plus de responsabilité à la victime de viol et moins à l’agresseur que les participantEs. Stalh et al. (2010) nous confirme notre hypothèse opérationnelle, en prouvant que la motivation à justifier le système de genre prédit le blâme de la victime de viol, chez les participants mais pas chez les participantEs. Ainsi, les hommes blâmeraient plus les victimes de viol que les femmes.
Nous précisons par ailleurs que – même si conscient·e·s que la putophobie touche l’ensemble de la population des travailleur·euse·s du sexe peu importe leur genre – nous focaliserons notre étude sur les travailleusEs uniquement. Nous préférons apporter à la littérature scientifique une nouvelle perspective d’étude en commençant par une population restreinte plus visibilisée (la « prostituée » étant dans l’imaginaire commun une femme). Notre étude est une des premières à s’intéresser aux travailleuses du sexe victimes de violences sexuelles comme menace au statu quo : aucune n’a été faite auparavant. Nous espérons qu’elle permettra une prise de conscience des violences sexuelles subies par les travailleuses du sexe (en commençant par la déconstruction du stéréotype de la victime de viol, ne représentant pas la diversité des violences sexuelles) et œuvrera à la déstigmatisation du travail sexuel.
III- Méthode
A- Participant·e·s
Nous avons recruté·e·s indirectement 198 participant·e·s dont 114 femmes, 82 hommes et 2 personnes se définissant autrement (l’idéal était de 200) âgé·e·s de 18 à 25 ans. Pour des raisons statistiques, nous avons exclu les 2 participant·e·s se définissant autrement et 21 participant·e·s qui avaient signifié ne pas vouloir que leurs données soient utilisées. Par ailleurs, nos critères d’exclusion ont été recueillis grâce au questionnaire démographique. Toustes les participant·e·s ne s’identifiant pas comme homme ou femme et/ ou n’appartenant pas à la tranche d’âge prédéfinie (entre 18 et 25 ans inclus) étaient exclu·e·s de l’étude. Cette génération étant la nôtre, il était plus simple pour nous de trouver des participant·e·s. De plus, nous n’avons pas choisi une tranche d’âge mineur·e car le sujet est sensible et qu’il nous faudrait l’accord du/ de la/ des tuteur·ice(s) (et peu de tuteur·ices laisseraient participer un·e mineur·e à une étude sur les violences sexuelles et le travail du sexe).
Ces dernièr·e·s ont été recruté·e·s par une annonce postée sur diverses plateformes (nos comptes Instagram respectifs, les groupes Facebook, WhatsApp, Discord de l’université…). Nous avons créé des « annonces types » pour que nous partagions chacun·e les mêmes informations (particulièrement pour les groupes d’étudiant·e·s de l’université). En revanche, chaque organisateur·ice s’est débrouillé·e pour proposer à des abonné·e·s/ utilisateur·ice·s d’Instagram le lien de l’étude. Sachant que la maîtrise des réseaux sociaux est censée être acquise, nous ne pensions pas qu’il était nécessaire de fournir une « annonce type » pour ce genre de recrutement, sachant que chaque utilisateur·ice d’Instagram a une identité différente.
L’expérience en ligne était un moyen d’avoir (surtout en temps de pandémie de Covid-19) un nombre de participant·e·s conséquent de manière à pouvoir généraliser la population de l’étude. Le nombre de participant·e·s était pertinent car il semblait abordable vis-à-vis de nos dispositions personnelles et dans la norme des études que nous avons travaillées sur le sujet, notamment Masser, Lee & MacKimmie (2009) ou encore Sprankle et al. (2017). Le recueil des données s’est fait grâce à un questionnaire Google Form (partagé sous forme de lien). L’expérience durait entre 10 et 20 minutes voire plus (en fonction du temps de lecture des participant·e·s).
B- Matériel
Nous avons revisité l’échelle de blâme de la victime, dérivée de Abrams et al. (2003) en fonction de notre scénario de viol comme l’ont fait auparavant Masser, Lee & McKimmie (2009). En effet, l’échelle était initialement prévue pour un scénario de viol par une connaissance. Dans l’étude de Abrams et al. (2003), il y a deux variables indépendantes faisant office de scénario : femme stéréotypée vs contre-stéréotypée. Nous avons fait en sorte de produire un scénario similaire qui diffère, de sorte qu’une des femmes soit stéréotypée (mère au foyer) vs contre-stéréotypée (travailleuse du sexe).
Cette échelle est originellement composée de 6 items avec pour réponse « Pas du tout » à « Complètement » ; « Rien » à « Totalement » ; « [insérer l’appellation de la victime] » à « [insérer l’appellation de l’agresseur] » sur une mesure de Likert allant de 1 à 7. Les scores les plus élevés pour tous les items indiquent une augmentation du blâme de la victime (avec deux items codés à l’envers). Nous avons proposé une échelle de Likert différente allant de 1 à 5 et n’avons pas retenu l’item « Whose fault do you think it is that things turned out the way they did ? » pour des raisons pratiques. Ainsi nous pouvions avoir un item tel que « Jeanne avait-elle un contrôle sur la situation ? » avec pour possibilité de réponse « aucun contrôle ; plutôt pas de contrôle ; ni aucun contrôle, ni contrôle total ; plutôt du contrôle ; contrôle total ».
Nous avons aussi fabriqué nos propres scénarios fictifs de viol en prenant exemple sur les études scientifiques de Stahl, Eek & Kazemi (2010) ; Hammond, Berry & Rodriguez (2011) et Grubb & Harrower (2009). Nous avons mis en scène une victime stéréotypée (mère au foyer) et une victime contre-stéréotypée (travailleuse du sexe). Les scénarios pouvant être choquants, nous n’avons pas hésité à faire une prévention et mettre à disposition des numéros d’écoutes gratuits et anonymes (tel que « Violences Femmes Info » au numéro : 39 19). Afin de pouvoir comparer les réponses entre elles, seuls les noms des victimes ont été changés pour maintenir une cohérence (Jeanne vs Sarah).
Nous avons aussi ajouté une section commentaire à la fin du sondage en ligne. « Salant et Dillman (1994) notent qu’une section de commentaires permet aux répondants de signaler des questions peu claires ou de faire des remarques qui offrent un aperçu du sujet étudié. » dans Dellinger Page, A. (2010). Enfin, nous avons créé le questionnaire démographique composé de deux questions concernant l’âge (« quel âge avez-vous ? ») et le genre du/ de la participant·e (« à quel genre vous identifiez-vous ? ») ainsi que le Google Form explicité plus haut, que nous avons fermé dès que nous avons estimé avoir assez de participant·e·s pour entamer l’analyse des données recueillies.
C- Procédure
Le déroulement de l’étude est présenté ci-dessous :
1- Les sujet·te·s remarquent l’annonce sur les réseaux sociaux et cliquent sur le lien.
2- Les sujet·te·s lisent la note d’information, la charte de consentement et la signe.
3- Les sujet·te·s passent le questionnaire démographique et lise le Trigger Warning.
4- Les sujet·te·s lisent les consignes, le scénario fictif et passent l’échelle de blâme de la victime.
5- Les sujet·te·s lisent les consignes, le scénario fictif et passent l’échelle de blâme de la victime.
6- Un espace commentaire est disponible s’iels souhaitent l’utiliser. Iels lisent le debriefing et ont accès aux ressources préventives et d’aide. Les sujet·te·s envoient leurs réponses.
Les consignes sont disponibles dans les Annexes, elles interviennent dans chaque partie de l’expérience pour guider lea participant·e et respecter les dispositions de chacun·e. Nous avons d’ailleurs précisé régulièrement ce qui pouvait heurter et nous avons fait en sorte d’accompagner au mieux lea participant·e dans le bon déroulement de la passation. Nous avons par exemple, fait en sorte de mettre à l’aise à l’aide de consignes comprenant des phrases apaisantes (e.g. « Il n’y a pas de temps imparti pour la lecture. Nous vous recommandons de le lire attentivement dans un environnement calme ») pour recommander les meilleures conditions de passation.
Pour des raisons de désirabilité sociale nous ne pouvions pas dévoiler le thème réel de notre étude, mais nous devions indiquer le mot « viol » d’un point de vue éthique pour ne choquer personne. Nous avons donc choisi le titre « Formation d’impression sur les victimes de viol », un titre suffisamment vague pour éviter de biaiser les résultats (e.g. uniquement des participant·e·s partageant des valeurs féministes) mais tout de même indicateur de l’élément qui peut potentiellement choquer pour éviter des réactions négatives (e.g. symptômes de stress post-traumatique).
IV- Résultats
Pour analyser les résultats, nous avons fait un test ANOVA plan mixte avec une variable intra (type de profession de la victime de viol) et inter-sujets (genre des participant·e·s). Sachant que nous avions 5 items pour chaque modalité (travailleuse du sexe et non-travailleuse du sexe), nous avons fait la moyenne pour chacune. Puis nous avons comparé les moyennes.
Nous avons obtenu un effet principal de la variable « type de profession de la victime ». Nous avons observé que les travailleuses du sexe sont en moyenne davantage blâmées que les non-travailleuses du sexe (2.214 vs 1.807). En revenant au tableau Within Subjects Effects, nous avons conclu que l’effet est significatif dans la population : F(1, 173) = 89.621, p < .001.
Nous avons obtenu un second effet principal de la variable « genre du/ de la participant·e ». Nous avons observé que les hommes blâment en moyenne davantage les victimes que les femmes (2.119 vs 1.902). En revenant au tableau Between Subjects Effects, nous avons conclu que l’effet est significatif dans la population, F(1, 173) = 7.498, p = 0,007.
Notre hypothèse générale qui était « les travailleuses du sexe sont davantage blâmées par les hommes que les non-travailleuses du sexe, lorsqu’elles sont victimes de viol » a été validée. Ainsi que les hypothèses opérationnelles postulant que les scores aux échelles de blâmes seraient supérieurs pour les participants par rapport aux participantEs, mais aussi que si la victime est une travailleuse du sexe, elle sera plus blâmée qu’une mère au foyer.
V- Discussion
Mais quand est-il des limites ? Des perspectives de recherches futures ?
La première limite concerne les résultats, car nous n’avons pas exclu les valeurs aberrantes (Leys et al., 2013) qui ont pu les fausser. Ensuite, la section commentaire placée à la fin de l’étude a révélé bons nombres de plaintes des participant·e·s sur la mauvaise formulation des items, pouvant mener à plusieurs interprétations personnelles. L’échelle de Likert n’était donc pas pertinente et certain·e·s n’ont pas compris le sens du mot « blâme ». De plus, l’absence d’échelle de désirabilité sociale était une erreur. Cette thématique de recherche étant taboue, les participant·e·s ont pu répondre en souhaitant se faire bien-voir et ne pas faire preuve de sexisme et/ ou de putophobie. Il serait donc judicieux d’en ajouter dans une future étude, pour rendre la validité des résultats plus robuste (e.g. MC-SDS « Echelle de Désirabilité Sociale de Marlowe-Crowne » dans Litam, 2019).
Concernant les perspectives, la transidentité devrait aussi être prise en compte, nous y avions d’ailleurs pensé en constituant notre étude. Une variable sur l’identité (cisidentité vs transidentité) pourrait être pertinente pour rendre une prochaine étude plus ressemblante de la réalité des travailleur·euse·s du sexe. En effet, l’étude de l’intersection entre sexisme, transphobie et putophobie est judicieuse. Selon Platt et al. (2018), les travailleur·euse·s transgenres subissent une double-stigmatisation et donc une violence divergente de celle des travailleur·euse·s cisgenres lorsqu’iels interagissent avec la police ou leurs client·e·s. En 2021, 58% des 375 personnes transgenres assassiné·e·s, suicidé·e·s, étaient des travailleuSEs du sexe (Transgender Europe « Trans Murder Monitoring », 2021).
Que pouvons-nous en conclure ?
Nos hypothèses sont confirmées. Les travailleuses du sexe sont davantage blâmées, témoignant d’une hausse du blâme des victimes de viol contre-stéréotypées par les participant·e·s (peu importe leur genre). Ainsi, une minorité des non-travailleuses du sexe représentées par le stéréotype de la victime de viol (avoir un rôle respectable e.g. mère au foyer, être exclusive sexuellement e.g. avoir un mari, respecter le code vestimentaire social e.g. mention d’un pantalon plutôt qu’une jupe, ne pas « se mettre en danger » e.g. sortir la nuit, s’être débattue etc.) sont donc moins blâmées, car elles représentent l’archétype de la femme qui ne peut pas être atteinte par cette violence, puisqu’elle ne la « mérite » pas en respectant les codes sociaux qui régissent les normes. Si elle subit un viol, elle sera donc accompagnée par les institutions compétentes sans contraintes et soutenue par ses pairs (théoriquement hein). La société pourra ainsi « réparer » ce méfait qui ne serait donc pas de sa faute, mais un acte isolé.
La Théorie de la Justification du Système (T.J.S) permet d’apporter un éclairage sur la motivation des individu·e·s à blâmer les victimes de viol qui ne correspondent pas aux stéréotypes acceptés socialement, qui remettent en cause le statu quo. Notre étude est une prémisse démontrant que les travailleuses du sexe sont davantage blâmées quand elles sont victimes de violences sexuelles, car elles bouleversent l’ordre social. Nous espérons que ce travail permettra la reconnaissance de ces violences comme légitimes et une meilleure prise en charge des victimes travailleur·euse·s du sexe.
VI- Références
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Article rédigé par Niena Rodrigues-Ribeiro Bonnefoy (iel) | @__niena__
Modifications pour la publication dans le magazine « Le Cul Bordé de Nouilles » :
Cette version de mon mémoire de Licence a été rectifiée pour garantir l’anonymat de mes collègues. Iels ont bien entendu étaient cité·e·s lors de mon rendu officiel. Je les remercie infiniment pour le travail qu’iels ont fourni. Pour ce mémoire, la rédaction était individuelle notamment la partie Introduction et Discussion, cependant la Méthode, les Résultats et les Annexes sont communes. Concernant les Références, quelques-unes se retrouvent dans nos mémoires respectifs. Je me permets donc d’appuyer sur la pleine collaboration de mes collèges, sans qui je n’aurais pu réaliser ce mémoire. Cependant, une publication dans un magazine féministe avec un thème de recherche aussi subversif pourrait causer bien des problèmes aux personnes ayant participer à sa conception, sa finalisation. Ce pourquoi je me suis permis·e d’anonymiser mes collègues ainsi que maon enseignant·e et de retirer tous les éléments pouvant les identifier (mon université notamment). Bien que ce travail ait été rendu à mon nom et m’appartienne, il contenait – avant modification – bon nombre d’éléments supplémentaires problématiques à cet égard, que j’ai donc retiré.
Le travail que je vous présente aujourd’hui n’est donc pas l’authentique que j’ai rendu pour valider mon T.E.R.L (Travaux d’Études Recherches Licence). Je tiens aussi à rappeler que ce mémoire n’est pas une recherche revue par des professionnel·le·s dans le domaine (peer-review) dans l’objectif d’être publié dans une revue scientifique : il n’est qu’un travail universitaire. Cependant, cela ne l’exempt pas de l’interdiction de commercialisation ou de plagiat, l’appropriation de mon travail est évidemment proscrite. En outre, ce travail universitaire n’est pas celui d’un·e professionnel·le diplômé·e, d’un·e chercheur·euse vous vous en doutez… mais il est tout de même pertinent (il est entièrement sourcé si des SWERFs – Sex Worker-Exclusionary Radical « Feminist » assumé·e·s ou non seraient mécontent·e·s) car ses résultats peuvent permettre à des (futur·e·s) chercheur·euse·s et/ ou étudiant·e·s qui passent par-là d’approfondir ce thème de psychologie sociale. J’espère sincèrement que quelqu’un·e s’intéressera à nos réflexions, nos résultats, notre mémoire tout simplement en vue d’enrichir la littérature sur le blâme des victimes de viol travailleur·euse·s du sexe. Je vous remercie pour votre intérêt, tout partage de ce travail est vivement recommandé !
Merci encore pour votre lecture. Et faites un don au STRASS (Syndicat du Travail Sexuel) !