Oui, c’est vrai, dès le titre, j’abuse. Mais j’avais envie de mettre un titre racoleur. Parce que aujourd’hui, j’ai vraiment envie que vous lisiez mes plaintes.
Eh bah oui, on ne peut pas être parfaite en permanence. J’ai essayé, mais non, je ne peux pas être good vibe, body positive, sunshine inside tout le temps.
Et aujourd’hui, j’ai envie de plaindre.
Me plaindre de mon vagin.
Soyons honnête tous ensemble, avoir un vagin est une charge mentale colossale et je trouve qu’on n’en parle pas assez. Alors voilà, l’article qui manquait au monde. (L’humilité est ma première qualité, comme vous pouvez le remarquer.)
Il bave.
Nos vagins sont révolutionnaires pour diverses raisons. Par exemple, ils s’auto-nettoient. Ce qui est absolument fascinant et, dans le même temps, super galère. En effet, si celui-ci se nettoie, ça veut aussi dire qu’il se vide de ses saletés. Et welcome aux pertes dans ton slip. Ok, sa fonction est cool, mais clairement, ce n’est pas lui qui paye ma lingerie. Il faut savoir que le pH des pertes vaginales attaque gentiment les sous-vêtements et, souvent, les décolore.
Il se contracte.
Eh oui, grâce au périnée entre autres, le vagin peut se contacter. Et ça aussi, c’est chouette, quand c’est choisi. Car malheureusement, il arrive fréquemment que celui-ci se contracte sans que l’on lui demande. Cela peut être pathologique dans des cas de vaginisme (Ce n’est d’ailleurs pas une fatalité, on peut en guérir, renseignez-vous et soyez fort.es, vous ne méritez pas de souffrir.) où les contractions peuvent être si fortes qu’elles empêchent partiellement ou totalement une pénétration, avec douleur. Ou ça peut être de simple (et nulle) crampes. Eh oui, pour ma part, j’ai des crampes de vagin. Bonne chance pour étirer cette zone.
Il transpire.
C’est tout. Le truc est à 37 degrés en permanence, mais il transpire quand même. Va comprendre.
Il a une anatomie particulière.
Le vagin n’est pas seulement un « long » tube mou et gluant. Son anatomie est plus complexe que ça, il a plusieurs textures et plusieurs « culs-de-sac » ce qui le rend unique, mais aussi difficile à apprendre. Certains endroits sont agréables à toucher, d’autres non. Et c’est marrant, ça on le découvre forcément dans la douleur à base de « AAAAAh, ne tape pas là, ça fait mal ! ».
Il a un col.
Oui, bon, c’est plutôt le col de l’utérus, mais il se trouve quand même dans le vagin. Et ça aussi, c’est un délire. Le col de l’utérus se fait beaucoup malmener par des assauts de trucs pénétrants, par des contraceptions, des frottis, ect … Et à chaque fois, ce n’est pas ouf.
Petit exemple personnel : Je vais chez la sage-femme parce que j’ai mal « dedans ». Je ne vois pas l’intérieur de mon vagin alors je ne peux pas lui expliquer plus que ça. Elle regarde et me dit : « Waw, votre col est super grand. » Bah, c’est chouette, je me dis, avec ma gueule, c’est la deuxième chose de grande chez moi. Elle m’explique ensuite que comme il est grand, il est aussi plus proéminent et que c’est peut-être ça qui est douloureux. Puis, après la palpation, le me dit tranquillement qu’il est gros d’un côté. Il faut savoir, qu’un col de l’utérus ressemble à un gros donut et le mien est obèse d’un côté. J’ai un col à demi obèse. Et askip, c’est possiblement à cause de mon stérilet en cuivre, parce que le cuivre peut attaquer le col.
Donc, j’apprends que j’ai mal parce que j’ai un col de l’utérus obèse, parce que j’ai un stérilet en cuivre pour ne pas être obèse, ni par grossesse, ni par hormones rajoutées ? Yes, une bonne journée pour mon vagin et moi.
Il est sensible.
Le vagin est un pays magique peuplé de petites bestioles qu’on appelle joliment : bactéries. Et cette flore est extrêmement sensible, elle se déstabilise à la moindre petite chose. Une douche ? Elle se déstabilise. Un nouveau savon ? Un préservatif en latex ? Un stress ? Les règles ? Elle se déstabilise. Et le top du top qui la déstabilise ? Le sperme. Parce que le pH du sperme est super haut, contrairement à celui du vagin. En somme, si notre vagin va bien et a envie de se faire pénétrer, eh bien il prend TOUJOURS le risque de foutre le bordel dans sa flore et de souffrir à base de : Vaginose, mycose, infection urinaire, …
Voilà, voilà. Je n’ai pas parlé des règles parce que franchement I can’t anymore. J’avais juste envie de rappeler que ce n’est pas si facile d’avoir un vagin et la charge mentale est énorme. Je suis pour le sexe n’importe où et n’importe quand, mais je suis obligée de réfléchir aux conséquences. Quand je demande de se laver les mains, de ne pas mettre de fluides en moi, de gérer les angles de pénétration, de m’aider à payer tous les traitements pour la flore, ect, ce n’est pas parce que je suis chiante. C’est parce que c’est normal.