Dans la grande thématique des cycles menstruels, nous manquons cruellement d’éducation. Trop longtemps tabous, les cycles menstruels font pourtant partie intégrante de la vie d’une grande majorité de la population. Qu’ils soient vécus ou bien qu’ils attisent la curiosité de celle.eux qui n’en ont pas, il est temps de donner accès à un vrai contenu éducatif à ce propos. Le sujet étant vaste, l’équipe du cul bordé de nouilles vous propose une série d’articles qui enfin, vous (en) parle !
En résumer c’est quoi un cycle menstruel ?
Quoi de mieux pour commencer, que de faire un point sur le fonctionnement du corps à l’origine des cycles menstruels. Si nous voulons creuser un sujet, il est nécessaire de savoir de quoi nous parlons. Je vais tenter de faire simple, l’intérêt est de poser les bases. Si tu le souhaites, tu peux consulter ce schéma pour te situer dans les termes que je vais employer. Sinon, ce n’est pas très grave si certains te sont étrangers. Le tout c’est de comprendre le mécanisme général des cycles menstruels.
Globalement, il faut imaginer un immense rouage, bien coordonné et qui communique correctement grâce aux hormones, pour déclencher les différentes étapes du cycle menstruel. C’est à la fois fascinant et assez déroutant, mais je vous laisse juger par vous-même.
Phase 1 du cycle menstruel : les menstruations
Chaque mois, un des deux ovaires expulse un ovocyte qui est recueilli par le pavillon de la trompe pour devenir un ovule. Sans fécondation, l’ovocyte fini par mourir et avec lui s’écoule l’endomètre (une muqueuse qui tapisse la paroi de l’utérus ) : ce sont les règles !
Phase 2 du cycle menstruel : la phase folliculaire
Ensuite, les ovaires et l’utérus se remettent au travail pour permettre une grossesse. Tout part de l’hypothalamus qui se situe dans le cerveau. Son rôle est d’assurer la liaison entre le système endocrinien (responsable de la sécrétion des hormones) et le système nerveux. L’hypothalamus envoie un message à l’hypophyse de manière qu’elle relâche l’hormone folliculo-stimulante (FSH). Celle-ci permet la croissance de l’ovocyte, qui n’est à ce stade, qu’un petit follicule. À son tour, le follicule en grandissant sécrète de plus en plus d’œstrogènes pour stimuler la croissance de l’endomètre dans l’utérus.
Phase 3 du cycle menstruel : l’ovulation
Le follicule a bien grandi et il est temps pour lui de libérer l’ovocyte. Pour ce faire, l’hypothalamus transmet à l’hypophyse l’information de relâcher une autre hormone : l’hormone lutéinisante (LH). C’est grâce à elle et à un taux important d’œstrogène, que l’ovocyte est expulsé du follicule.
Phase 4 du cycle menstruel : la phase lutéale
Enfin, l’hormone luisante va enrichir en cholestérol ce qui reste du follicule (alors appelé corps jaune), afin de lui permettre de sécréter de la progestérone. La progestérone permet la vascularisation de l’endomètre et la sécrétion nutritive pour l’embryon. Il s’agit du moment où le corps se prépare à accueillir dans de bonnes conditions un ovule fécondé. Si celui-ci n’arrive pas, le corps jaune ainsi que l’ovocyte meurt. Ce qui entraine un arrêt de la production d’œstrogène et de progestérone. L’endomètre s’écoule et ta-dam de nouveau les règles et on recommence !
Tout au long du cycle menstruel
Le mucus présent au niveau du col de l’utérus joue aussi un rôle important en formant un maillage plus ou moins resserré. Plus le maillage est serré moins les spermatozoïdes vont pouvoir passer. Il s’espace au fur et à mesure du cycle. Il est d’abord séré pour protéger le développement de l’ovocyte, puis de plus en plus large pour permettre la fécondation. C’est grâce à une synchronisation parfaite (orchestrée par les hormones) entre ovaires, utérus et hypothalamus que les organes reproducteurs se métamorphosent et rendent possible le fait d’avoir une grossesse.
Ce qu’il faut retenir
Comme vous avez pu le lire, chaque élément dédié au bon fonctionnement de l’appareil reproducteur femelle est indispensable pour procréer. Si l’un de ces éléments dysfonctionne, c’est tout le cycle qui peut être déréglé et cela peut compliquer le fait de tomber enceinte. Cependant, il faut noter que la durée des phases du cycle peut varier selon les personnes. Ce qui signifie par exemple, que des menstruations très espacées ne sont pas forcément synonymes d’un dysfonctionnement du cycle. Quoi qu’il en soit, si vous avez un doute, n’hésitez pas à consulter un.e sage-femme ou bien un.e gynécologue.
Surtout, ce n’est pas parce que certaines personnes ont la possibilité de procréer qu’elles en sont obligées. Je pense notamment, à ces personnes qui souhaitent avoir recours à une hystérectomie (ablation de l’utérus ou d’une partie de l’utérus, pouvant impliquer la suppression du col de l’utérus, des ovaires, des trompes de Fallope et d’autres structures environnantes) et qui, parce qu’elles n’ont pas encore eu d’enfant, se voient refuser cette possibilité. Soyons un peu clairvoyant et comprenons que c’est déjà contraignant d’avoir un appareil reproducteur cyclique comprenant des menstruations. Ce n’est peut-être pas obliger de rajouter une injonction à procréer ? Si ce sujet vous intéresse, je vous renvoie vers cet article qui parle de la pression sociétale autour de la maternité.
Enfin, vous vous en doutez, tout ce schmilblick permanent n’a pas d’impact que sur le fait d’avoir ces règles ou sur la possibilité de procréer. Il existe d’autres effets sur l’individu qui varient d’une personne à l’autre. Longtemps ignorés, ces syndromes feront l’objet de notre prochain article dédié aux cycles menstruels.
En attendant, n’hésite pas à lire un autre article,
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