La semaine dernière je discutais avec ma meilleure amie au bar, une soirée banale où elle faisait son « petit marché Tinder dominical ». Au même moment, elle reçoit ce message :
Et là, le débat commence à faire rage, débat que je ne peux que comprendre, car moi-même, je ne fais pas une taille 36.
POURQUOI la grosse est-elle objet de fantasme ? Et d’ailleurs pourquoi le mot « gros » est devenu (assez drôle d’ailleurs) un GROS mot ?
Parce que oui, je suis grosse, elle est grosse et tout va bien dans le meilleur des mondes.
Et pourtant, quand on ne se fait pas repousser à cause de cet attrait physique, on subit les conséquences d’un fantasme mal placé. On devient souvent la grosse avec qui il faut absolument coucher.
Revenons en arrière !
Il fut une époque lointaine, époque où je n’aurais absolument pas aimé être une femme, où, nous, femme à surcharge pondérale, nous étions objet de désir.
Oui, cette époque, bien avant les standards à la Marylin, où la grosse était synonyme de richesse et de fertilité.
Finalement, avoir un physique opulent était le meilleur des atouts pour montrer au monde que nous avions un pécule aussi rond que nos derrières. Et que nous étions une machine à bébé en pleine santé.
Avec ma copine on s’est posé la question :
Alors, on a commencé une conversation avec notre Jacques de Tinder, fan de bidou proéminent.
Bon finalement avec ma copine on s’est trompé, la femme ronde passe juste pour la gourmande, dans l’assiette comme au lit… Rien à voir avec l’histoire, je crois.
T’es grosse, donc tu baises comme si c’était la dernière, non ?
Et notre Jacques, il en avait des choses à raconter visiblement, car il a enchainé avec douceur et gentillesse :
T’en fais pas mon beau, je pense que c’est plutôt toi qui devrais t’inquiéter de ta condition.
Voilà, coup de grâce, si on n’avait pas deviné avant, Jacques est un con.
Non bon allez j’exagère, je pense qu’il est maladroit, il a juste essayé de communiquer son besoin viscéral de s’envoyer en l’air avec l’opulente poitrine de ma copine.
Triste à dire, déplorable même, de se faire relayer au rang de celle qu’on choisit en dernier choix, celle qui donnera tout parce qu’elle n’a pas la chance de rentrer dans les standards …
Mais du coup ça vient d’où ce fantasme ?
Il paraitrait, au vu de mes nombreuses recherches de grandes chercheuses, que le corps proéminent d’une femme serait synonyme de femme phallique, mais aussi de soumission.
Finalement notre svelte Jacques devait peut-être de se faire dominer par plus impressionnant que lui.
De ce fantasme découle également celui des fessiers et autres croupes proéminentes dont on fait l’apogée depuis tant d’années!
« J’comprends pas pourquoi tu t’inquiètes quand tu prends du poids, pour moi c’est ça de pris, ça fait toujours plus de toi »
Et je finirais cette analyse sociale de qualité par cette phrase d’Orelsan, qui nous rappelle tout de même que ça donne de l’amour supplémentaire nos bidons.
« Finalement, j’arrive à ce stade où j’ai décidé de m’en foutre. »
Je suis un fantasme ? Tant mieux, j’en ai aussi.
Je ne te plais pas ? Tant pis, je plais à d’autres.
Je te plais ? Tant mieux.
Je ME plais ? VOILÀ CE QUE JE VOULAIS ENTENDRE.
Grosse, maigre, petite, grande, peu importe, on sera toujours le fantasme de quelqu’un est c’est pas plus mal.
Finalement, je suis mon propre fantasme, me faire l’amour à moi-même c’est le nirvana, alors peu m’importe, je suis grosse et je suis belle.
Sandra
Note du Cul :
La fétichisation, c’est mal. Vraiment mal. On n’approche pas une personne parce qu’elle correspond à des critères que l’on n’a pas encore coché sur notre liste. NON. De plus, on ne doit JAMAIS associer des caractéristiques psychologiques à des caractéristiques physiques. Le délire « Tu es grosse, donc reconnaissante » on le prend et l’enfonce bien profondément dans le c*l.