Dans la société actuelle, la sexualité peut encore être un sujet tabou. Ce magazine a pour but de pouvoir en parler en toute liberté et sans jugement. Après tout, l’intimité est quelque chose de naturel, que nous pratiquons tous depuis la nuit des temps. Sinon nous pensons que nous ne serions pas aussi nombreux sur Terre.
Dans le Cul bordé de Nouilles Magazine nous parlons de ce sujet avec bienveillance, nous partageons nos expériences, nous oublions nos complexes et nous ouvrons notre esprit. Nous avions envie de vous présenter des portraits intimes ou chaque participant a répondu en toute sincérité à différentes questions.
Intimité, chaleur et douceur au rendez-vous :
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Comment vis-tu ta sexualité ?
Mon rapport à la sexualité ne cesse de s’améliorer et j’aime de plus en plus ma vie sexuelle. Parfois je repense à ses débuts et je suis fascinée par cette évolution si positive. Je pense que j’ai eu longtemps un rapport assez conflictuel et très peu sain avec le sexe – particulièrement en raison de certains traumas – et même si j’aimais le sexe, j’en étais longtemps très peu satisfaite.
Il me faisait parfois peur, je me suis souvent forcée.
J’ai mis très longtemps à déconstruire toutes ces pensées que je pouvais avoir, à apprendre à mieux connaître mon corps, mon plaisir, ce que j’aimais ou non et surtout à apprendre à dire ce dont j’avais envie ou non. Ces choses peuvent me paraître assez évidentes maintenant, mais pendant très longtemps elles ne l’étaient pas. Je pense que pendant les premières années de ma vie sexuelle, j’ai beaucoup abordé la sexualité en suivant les normes et les codes qu’on m’avait inculqués, sans écouter mes envies et mon plaisir. Aujourd’hui, j’aime ma vie sexuelle, qui m’apporte énormément de bonheur et de plaisir.
Te sens-tu à l’aise avec ton corps lors d’une relation sexuelle ? As-tu confiance en toi ?
C’est assez fluctuant. Je pense que parfois mon sentiment de confiance en moi dépend de la personne que j’ai en face, même si j’aimerais pouvoir être confiante dans n’importe quelle situation.
Pendant longtemps, je gardais toujours une brassière lors de mes rapports, parce que je ne supportais pas l’apparence de mes seins, que je trouvais trop gros, trop tombants. Mon partenaire actuel m’a beaucoup aidé à ce sujet, il adore ma poitrine et me répète sans cesse à quel point elle est belle. Et dans un sens, je me sens bien plus désirable avec aujourd’hui. Je pense que je suis encore parfois susceptible de m’inquiéter de savoir si mon corps va être beau dans certaines positions, mais j’arrive de mieux en mieux à me détacher de ces inquiétudes et à profiter du plaisir que peut me procurer mon corps.
Un mot pour décrire ta sexualité aujourd’hui ?
Épanouie.
Aimes-tu te satisfaire tout.e seul.e ? Quel est ton ressenti par rapport à cela ?
Oui j’adore ça. Mais la fréquence est assez variable. Je le fais parfois plusieurs fois par semaine, parfois pas pendant des mois, je suis simplement mes envies et mes besoins. Il m’arrive aussi souvent de ne pas prendre le temps.
D’un point de vue plus global, je pense que me toucher m’a énormément aidé dans mon rapport à moi-même et dans mes relations sexuelles avec d’autres personnes. Et j’aime également beaucoup découvrir de nouveaux jouets, de nouvelles manières de me stimuler.
Qu’elle est -selon toi- l’importance du sexe dans une relation amoureuse (couple, relation libre, relation polyamoureuse…) ?
Je ne pense pas que le sexe soit forcément indispensable dans une relation amoureuse, d’ailleurs de nombreuses personnes ne ressentent pas le besoin d’avoir des rapports sexuels. Bien qu’actuellement le sexe soit pour moi très important, dans l’une de mes relations précédentes, qui était incroyable, le sexe prenait très peu de place, et cela me convenait très bien à ce moment là.
Quelle est ta plus longue période d’abstinence ? Comment l’as-tu vécu ?
Je n’ai, à vrai dire, jamais compté et je ne pense pas que ça ait une importance particulière. J’ai eu plusieurs mois sans rapport et je ne le vivais pas mal, car je n’en ressentais simplement pas le besoin. Cependant, j’éprouvais une grande culpabilité de ne pas désirer avoir de rapport sachant que mon partenaire en avait envie. Je suis rentrée à cette époque dans une sorte de cercle vicieux : je n’avais pas spécialement envie, donc je me forçais par culpabilité, je prenais peu de plaisir, donc j’avais encore moins envie, etc. Je fais aujourd’hui bien plus attention à mes envies et à ne jamais me forcer afin d’éviter cette logique malsaine.
Est-ce que -selon toi- le sexe apporte une sorte de bien-être ?
Énormément. J’aime cette intimité, cette connexion, ce sentiment de plénitude et de bien-être que je ressens après un rapport – seule ou bien à plusieurs – et ça m’apporte beaucoup de bien.
Est-ce que -selon toi- le sexe est indispensable ?
Non, j’ai déjà eu plusieurs années de relations de couple avec une personne sans sexe.
Quelle est -selon toi- la fréquence idéale des rapports sexuels ?
Je refuse totalement de me fixer une fréquence idéale. Je pense qu’il y a tellement de variables qui rentrent en compte, on a parfois plus ou moins envie et je pense que c’est totalement normal. Il m’arrive d’avoir d’autres priorités et ce n’est pas grave, il n’y aucune obligation ; si sur le moment j’en ressens pas l’envie c’est normal. Si je suis prise par le temps, que je suis stressée, que je dois penser à mes obligations, je ne vais pas forcément être dans le bon état d’esprit pour avoir un rapport, pour en avoir envie, ça ne veut pas dire pour autant que quelque chose ne va pas dans ma vie sexuelle, ce n’est juste pas le moment. Je refuse de me mettre une pression supplémentaire en me disant que je n’ai pas eu de rapport depuis “longtemps” et que je dois forcément en avoir envie.
Selon toi, l’attirance sexuelle doit être entretenue ou est-elle spontanée ?
Je pense qu’il y a un peu des deux, mais concernant ce que j’ai mentionné un peu plus haut sur mon rapport à la fréquence et à mes envies, personnellement je préfère privilégier la spontanéité.
Quel(s) est/ sont ton/ tes plus grand fantasme(s) ? L’as-tu/les as-tu déjà réalisé(s) ? Si oui, qu’as-tu ressenti ?
C’est assez commun comme fantasme, mais le sexe à plusieurs me tente beaucoup, mais pour le moment l’occasion ne s’est pas encore présentée à moi.
Quel est ton premier souvenir sexuel ?
La masturbation. Je me souviens ne pas être consciente que c’était du sexe, je m’en suis rendue compte bien plus tard. J’étais assez jeune, probablement avant mes 10 ans et pour moi à cette époque, le sexe, par rapport à ce qu’on avait pu me dire et par rapport à ce que je pouvais voir dans la culture populaire, les films, les séries, impliquait forcément une pénétration entre deux personnes hétérosexuelles (merci l’éducation). Donc je n’assimilais absolument pas ce que je faisais à une quelconque idée de plaisir sexuel. Je me souviens que je me touchais dans mon lit avant de dormir, que ça me faisait du bien et ça me suffisait. Et pendant des années, j’ai continué de faire ça, et d’explorer différentes choses, différentes positions, en étant persuadé qu’aucune autre fille ne faisait ça et que la masturbation, c’était une affaire de garçon.
J’ai d’ailleurs mis très longtemps à me rendre compte que ce que je faisais était de la masturbation.
À l’époque on ne parlait jamais de masturbation féminine et dans l’imaginaire que l’on s’en faisait, le plaisir devait forcément venir de la pénétration du vagin. Évidemment je ne connaissais pas l’existence du clitoris, et pour moi s’il n’y avait pas de pénétration ce n’était pas du sexe (je pense ne pas avoir besoin d’expliquer que de toute évidence ce n’est plus du tout comme ça que je pense aujourd’hui).
Comment trouves-tu ton sexe, quelle est ta relation avec lui ?
J’ai été complexée par beaucoup de parties de mon corps, mais de façon assez étonnante, jamais par mon sexe. Je ne me suis jamais particulièrement interrogée sur l’aspect de ma vulve, de mes lèvres. Cependant au lycée, lors de mes premiers rapports, je me suis sentie obligée d’être rasée intégralement, alors pendant les deux mois de ma première relation, j’enlevais tous mes poils. J’ai trouvé ça si horrible (dans le sens désagréable surtout) qu’après cette relation, je ne l’ai plus jamais refait. Je ne trouve pas ça plus esthétique et je ne le faisais absolument pas pour moi, mais simplement parce que je pensais y être obligée. Depuis je garde mes poils et ça me va très bien comme ça.
Si ta sexualité était une musique, laquelle serait-elle ?
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