OUI !
Alors qu’au parlement se décide une loi sur la durée de l’allongement du délai légal de 12 à 14 semaines j’aimerais, vous parler un peu plus de ce qui se joue autour de ce droit, de ce qu’il dit de notre époque et de la lutte perpétuelle pour le garder.
Bref rappel la loi du 17 janvier 1975, dite aussi loi Veil (#queen) a totalement dépénalisé ce qui était jusqu’alors un délit passible de poursuites judiciaires (aussi bien pour le praticien que pour la femme l’ayant vécu), pratiquer clandestinement et responsable chaque année de la mort de 250 femmes.
On en est où aujourd’hui ?
La réalité, c’est que presque 50 ans plus tard ce droit n’a jamais été aussi fragile. Avec en 2020 une déclaration commune de 32 pays affirmant leur volonté à faire disparaitre ce droit (dont les États-Unis, la Hongrie, l’Italie, le Brésil) 32 pays dont sont à la tête des hommes hautement misogynes et qui se défendent en se plaçant garant, je cite « de la santé de la femme et du renforcement de la famille » 32 pays cosignataires de ce que j’appelle une déclaration de haine aux femmes. La boite de pandore anti-IVG fait froid dans la chatte, sujet hautement sensible le débat qui entoure la pratique est inaccordable. Là où il n’y a que liberté de choix et autonomie, d’autres y dénoncent une folie meurtrière.
KEZAKO ?
Autour de notre nombril se joue le plus grand obstacle à l’égalité des sexes. C’est-à-dire l’appropriation du corps, de la sexualité, et de la capacité reproductive. Des siècles de domination masculine se jouent autour de ce droit : l’affranchissement de la loi de la nature et, du rôle de mère qui devraient être un but dans la vie d’une femme. Ce droit, encore sévèrement jugé dans notre société actuelle. Où les femmes, jusque dans ce noyau intime et sensible sont encore infantilisées en ayant un délai de réflexion imposée. Comme si ce choix, qui n’est pas une sortie chez Zara, était pris à la va-vite, sans aucune réflexion. Et qui serait selon certains gynécologues un avortement compulsif ou alors de confort. (Personnellement je suis incapable de trouver où est la notion de confort. D’ailleurs aucun membre de l’équipe du Cul Magazine, non plus).
Mais alors si l’IVG dérange autant pourquoi aucune méthode contraceptive en dehors du préservatif n’ait été mise sur le marché à destination des hommes ?
Hm hm eh bien il y en a une : le slip thermique chauffant à 149.99€. Non remboursable par la sécu et qui réduit le nombre de spermatozoïdes produits. Ce fameux slibard doit être porté 15h par jour par l’heureux élu et ne serait efficace qu’au bout de 3 mois. On ne se foutrait pas un peu de nos gueules ? Et pourquoi pas une pilule pour homme ? Eh bien celle-ci n’a jamais été mise sur le marché, car les utilisateurs ont constaté une prise de poids, des migraines et j’en passe. C’est rigolo comme les personne ayant déjà pris la pilule contraceptive pour utérus connaissent très bien ces symptômes et pourtant … Il me semble que les risques de thrombose, AVC ect sont avérées et pourtant la pilule continue d’être prescrite …
Et maintenant ?
Le combat est loin d’être achevé et partout des femmes et de hommes (oui oui il y a en a beaucoup qui se battent avec nous) se liguent pour permettre un accès à l’IVG partout et gratuitement, mais également pour avoir au moins une méthode contraceptive à destination des hommes. Les femmes les plus précaires ont plus souvent recours à cette pratique. Et c’est pourquoi l’accès à l’éducation et à l’information est un cheval de bataille qui est mené de front. L’IVG est l’un des nombreux sujets qui montrent que l’égalité femmes-hommes est encore loin d’être atteinte.