Artosexe #4 : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir… »

Marion Fayolle

« …Par de pareils objets, les âmes sont blessées, -Et cela fait venir de coupables pensées. » disait le Tartuffe dans la pièce éponyme de Molière en 1669. Mais les siècles ont passé et nous arborons désormais fièrement nos attributs (YOLO !) …plus encore nous tendons à aborder de plus en plus notre sexualité et déconstruire ses clichés. Avec les illustrations de Marion Fayolle, plongeons dans l’intimité de personnages surréalistes et décomplexés.

Marion est une auteure-illustratrice diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg depuis 2011. Puisant dans son univers culturel propre (nourri des Métamorphoses d’Ovide, du Portrait Ovale d’Edgar Allan Poe, des chansons de Gainsbourg ou encore du cinéma de la Nouvelle Vague), sa vie et son imaginaire, elle offre à nos esprits curieux du grain à moudre.

Les Coquins

Les Coquins © Marion Fayolle

C’est au milieu des cadeaux d’anniversaire d’une amie que le petit ouvrage Les Coquins de Marion Fayolle a pointé son nez. Découvrant page après page les illustrations cocasses de la jeune femme, son petit monde m’a tendu les bras. Marion l’explique elle-même, ses personnages « sont comme des objets. Comme des vases en verre, ils peuvent se casser. Comme des bougies, ils peuvent fondre. Tels des puzzles, ils peuvent être incomplets ». Les sexes de ses personnages se métamorphosent sous nos yeux pour prendre l’apparence de fruits, de légumes ou de matériaux. Entre plaisir et poésie, ses figures évoluent dans un univers absurde et surréaliste où corps humains, animaux et objets ne font plus qu’un.

La Harpe dans Les Coquins
© Marion Fayolle

Mais encore…?

Quand nos « coupables pensées » et leurs organes deviennent des seins-guitare, des pénis-loups ou des vagins tunnels, les personnages s’animent et leurs jeux sexuels nous font sourire. Provoquant des rires gênés ou des regards amusés, les petits couples illustrent nos métaphores, ou s’émancipent de l’imaginaire de l’illustratrice pour devenir de courtes situations narratives.

Marion Fayolle a évidemment un site, sur lequel vous pourrez découvrir d’autres illustrations et livres d’artiste : CLIQUEZ !

Elle tient également un blog sur lequel vous pouvez suivre son actualité. Enfin, elle tenait jusqu’à peu un magazine appelé Nyctalope (en collaboration avec d’autres artistes).


Les Coquins
© Marion Fayolle

L'incarnation du magazine, avec sa propre personnalité, ses propres aventures et ses propres récits. Il est libre, ouvert et souvent incorrect. Derrière lui se cache tout.e.s les rédactr.ices.eurs qui ne veulent pas donner leurs identités lors de certaines histoires. Il est la liberté d'être ce qu'on veut à jamais : Épanoui et en train de manger des pâtes !

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